Conseiller militaire chevronné, le président Déby est né dans une famille de bergers et formé dans des écoles militaires au Tchad et en France. Il faut rappeler qu’il s’est allié à Hissène Habré, chef rebelle du Nord, lors d’une guerre civile qui éclate en 1979. C’est d’ailleurs en devenant président que l’ancien président Habré le nomme commandant en chef de l’armée tchadienne en 1983. Fort dans sa stratégie de lutte contre les rébellions, Idriss Deby parviendra, un an plus tard, à écraser une rébellion pro-libyenne dans l’est du Tchad. Au retour d’une formation qu’il a effectuée en France, il obtient le poste de conseiller militaire du président Habré. En 1989, rien ne va plus entre les deux hommes. Déby, son cousin Hassan Djamous, qui l’a remplacé au poste de commandant en chef, et son demi-frère Ibrahim Itno, ministre de l’Intérieur, sont accusés de fomenter un coup d’Etat.
Craignant d’être arrêtés, les trois hommes s’enfuient. Djamous est tué mais Déby parvient à gagner le Darfour, où il crée le Mouvement patriotique de Salut (MPS) soutenu par le Soudan et la Libye. C’est ainsi qu’en 1990, il renversa Hissène Habré, aujourd’hui en exil au Sénégal. La chute du régime Habré a été accueillie avec satisfaction. Une commission mise sur pied au Tchad en 1992 l’a accusé de 40.000 meurtres politiques et de 200.000 cas de torture.
Aujourd’hui, le président Idriss Déby Itno venait d’être réélu avec 79,32 % des voix pour un sixième mandat. Cet allié stratégique des Occidentaux dans la lutte anti djihadiste laisse ainsi le Tchad dans un avenir qui peut être considéré comme sombre si l’on se fie sur son implication dans la lutte contre ces groupes armés.