Le PAM est récompensé pour «ses efforts de lutte contre la faim, pour sa contribution à l’amélioration des conditions de paix dans les zones touchées par les conflits et pour avoir joué un rôle moteur dans les efforts visant à empêcher l’utilisation de la faim comme arme de guerre», a déclaré la présidente du comité Nobel, Berit Reiss-Andersen.
« Profonds remerciements aux @PrixNobel qui ont décerné au Programme alimentaire mondial le #PrixNobeldelapaix 2020. C’est un puissant rappel au monde que paix et éradication de la faim sont indissociables », a écrit sur Twitter l’agence onusienne.
« Ce prix Nobel de la paix est une reconnaissance des efforts déployés » par l’organisation « dans le monde entier », a souligné le porte-parole à Genève, en soulignant que, malgré la pandémie de coronavirus qui avait cloué au sol la plupart des avions du monde, le PAM avait réussi à continuer son travail.
« La question de la malnutrition aiguë sévère n’est pas seulement une question de manque de nourriture. Et dans les pays en conflit, (…) vous avez aussi besoin de paix, de stabilité. Tout le reste devient moins intimidant quand vous avez la paix », a-t-il relevé, en citant le Soudan du Sud, la Syrie, le Yémen et l’Afghanistan. « Nous sommes présents dans des zones de conflit, nous sommes présent dans des zones qui ne sont pas en conflit, nous sommes aussi dans des pays en développement, nous aidons beaucoup de gouvernements à développer des politiques nationales, nous travaillons dans de nombreux secteurs pour aider les pays qui peuvent être dans le besoin », a-t-il détaillé.
950.000 euros de gain
Opérant aussi bien par hélicoptère qu’à dos d’éléphant ou de chameau, le PAM se présente comme « la plus grande organisation humanitaire », une nécessité puisque, selon ses estimations, 690 millions de personnes – une sur 11 – souffraient sous-alimentation chronique en 2019. Et sans doute davantage cette année à cause de la pandémie. Cette année, 318 candidatures étaient en lice, dont 211 individus et 107 organisations. Une liste pléthorique mais dont la composition reste toujours secrète. C’est le douzième prix Nobel de la paix attribué à une organisation ou une personnalité de l’ONU ou liée aux Nations Unies.
Le prix – une médaille d’or, un diplôme et une somme de 10 millions de couronnes suédoises (près de 950.000 euros) – doit être physiquement remis le 10 décembre à Oslo si les conditions sanitaires le permettent ou, dans le cas contraire, à distance via des moyens numériques.
L’an dernier, le Nobel était allé au premier ministre éthiopien Abiy Ahmed, couronné pour le rapprochement qu’il a initié avec l’ancien frère ennemi, l’Erythrée, mais aujourd’hui confronté à des violences interethniques et des manifestations antigouvernementales, durement réprimées.
Des chiffres impressionnants