Une loi autorisant l’avortement médicalisé en cas de viol, d’inceste ou de menace de la santé de la femme ou de la fille porteuse de grossesse. C’est ce que veulent des associations et organisations pour la promotion et la défense des droits humains dont l’Association des Juristes Sénégalaises (AJS) au Sénégal.
CetteTask Force appuyée par Population Council vient de démarrer ce 2 septembre à Saly un atelier de renforcement de capacités au profit des journalistes des 14 régions du pays sur le thème de l’avortement médicalisé. Ceci pour qu’ils soient plus aptes à traiter des informations relatives à cette intervention médicale et à contribuer par la même occasion à une meilleure sensibilisation des populations sur la question.
En effet une étude de l’Institut Guttmacher sur l’incidence de la morbidité de l’avortement provoqué au Sénégal estime « en moyenne le nombre cas à 51 000 », a fait savoir le chercheur Amadou Hassane Sylla. Pour l’année 2012, poursuit M Sylla, « le taux d’avortement est largement plus élevé à Dakar qui affiche 23,5 pour 1000 femmes contre 14,1 pour 1000 femmes dans le reste du pays ».
Dans la même veine, un rapport de l’AJS réalisé en partenariat avec le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme en 2015 sur la situation carcérale des femmes au Sénégal renseigne que « l’infanticide constitue 19% des causes d’incarcération des femmes et l’avortement en constitue 3% ».
Des chiffres qui de l’avis des membres de la Task Force font froid dans le dos. D’où l’urgence de mener le plaidoyer en faveur de l’acceptation de l’interruption médicalisée de grossesse dans les cas cités ci-dessous, à travers une campagne de sensibilisation qui va s’appuyer sur les argumentaires sanitaire, juridique et religieux qui ont fait l’objet de partage lors de cet atelier. Ceci pour convaincre les poches de résistance et les décideurs de la pertinence de réviser la loi sur l’avortement médicalisé au Sénégal.
ismaila.mansaly@koldanews.com