Deux (02) suspects sont écroués par les gendarmes de la Brigade territoriale de Sédhiou. Ces arrestations font suite au vol de bétail qui intrigue profondément les populations des 29 villages de la commune rurale de Koussy, dans le nord de Sédhiou. La découverte, dans un puits traditionnel, des restes d’animaux clandestinement abattus, renseigne de la gravité et de l’ampleur du mal ; d’où les sollicitations des bergers à l’appui des pouvoirs publics pour circonscrire le mal.
Dans la commune de Koussy, située dans le Nord de Sédhiou à une trentaine de kilomètres de la capitale régionale, le vol de bétail est devenu tellement banal et récurrent qu’il est potentiellement à l’origine de nombreux différends dans les 29 villages de la collectivité territoriale. L’usage d’arme à feu et des stratégies de guet-apens explique le fort taux de meurtres dans cette zone du Nord de Sédhiou.
«Nous souffrons énormément de vols de bétail dans cette commune de Koussy. C’est un phénomène quotidien ici. Au début, ils venaient voler dans les concessions, aux alentours des maisons. Mais maintenant, ils ont même l’audace de se rendre dans les bergeries et défier les bergers au moyen de fusil ou d’armes blanches», a déclaré Mamadou Lamine Sarr, membre du Comité de lutte contre le vol de bétail dans la commune de Koussy, mercredi 10 avril 2019, à l’occasion d’une assemblée générale sur la question.
Il ajoute que «la semaine dernière, des voleurs ont tenté de s’emparer des bêtes et, à la vue de nos bergers, ils ont lâché les animaux. Mais ce dernier les avait reconnus. Nous les avons interpellés et remis à la Gendarmerie qui les a écroués», dit-il. A la même période, des restes d’animaux volés et abattus ont été découverts dans un puits abandonné au beau milieu du village de Koussy. Sur les lieux avec le chef de village de Koussy Lamine Sagna, il raconte que «le puits se trouve non loin d’un boucher très réputé dans l’abattage clandestin.
Sachant certainement ce qu’il y avait dans ce puits-là, il a tenté de dissuader le propriétaire de la parcelle qui voulait revitaliser le puits afin que celui-ci creuse ailleurs, en abandonnant l’ancien ouvrage. Après avoir creusé donc, on y a retrouvé 37 crânes de bœuf et de nombreux autres organes dont ceux du petit ruminant, c’est grave !», s’exclame-t-il. Le Comité de lutte contre le vol de bétail à Koussy sollicite le soutien de l’Etat pour plus de sécurité et l’obtention de carte légalement reconnue pour interpeller d’éventuels convoyeurs de bêtes.
Mamadou Lamine Sarr de ce comité demande, au nom de ses camarades, «un permis de port d’arme ou à défaut d’une carte légalement délivrée aux membres du comité de vigilance pour pouvoir interpeller des convoyeurs d’animaux qui circulent beaucoup dans les villages de la commune rurale de Koussy». A Koussy, comme ailleurs dans la région de Sédhiou, la circulation et la vente de viande foraine sont un baromètre qui renseigne de la prévalence accrue du vol de bêtes, bœufs comme petits ruminants.
Sudonline