A l’image du pays, la liberté de la presse est une réalité à Kolda même si il arrive de constater quelques heurts ou violences verbales notamment au moment des prises d’images à l’occasion de certains événements politiques ou des manif de rue. Globalement, il faut s’en féliciter. Car, cette année le champ médiatique du Fouladou s’est élargi avec l’implantation de deux nouvelles radios dans la capitale. Aussi, des sites d’informations sont créés, des télévisions privées en ligne commencent également à voir le jour. Ce qui contribue à favoriser la liberté d’expression des citoyens et la diffusion d’informations avec des supports et des sources variés.
Toutefois, les médias du sud souffrent d’un environnement économique austère qui fait qu’on assiste presqu’à «une précarisation organisée du secteur de la presse ». En effet, hormis la radio de l’Etat qui dispose d’un moyen roulant, les autres stations font dans la débrouillardise. La plupart du personnel étant sans contrat. Les quelques rares agents qui perçoivent des cachets sont loin de toucher le SMIG au point qu’ils ne parviennent pas à subvenir aux besoins de leurs familles. L’aide à la presse qui contribuait beaucoup à l’amélioration des conditions de travail des agents se conjugue désormais au passé puisqu’il a été coupée depuis des années pour être reversée aux patrons de presse qui l’ont gardée jalousement pour eux et leurs familles, déplore, en substance, un correspondant régional sous le couvert de l’anonymat.
Conséquences, nombreux sont ces agents de presse qui ne pensent plus à toucher la queue du diable puisqu’il ne la voit même pas pour la tirer. Pire, dans les rédactions, le syndicalisme est presqu’inexistant. En réalité, les travailleurs qui tentent de revendiquer quoique ce soit sont sous la menace du patronat. Ce qui les installe dans une situation de peur permanente et de résignation qui sont en train de tuer peu à peu le droit syndical dans la presse, étant donné que personne n’ose revendiquer. Jusqu’à quand ?
ismaila.mansaly@koldanews.com