Le ministre du Commerce sénégalais a conduit une série de concertations avec les acteurs de la filière oléagineuse aux fins de mettre en place un mécanisme pouvant favoriser la commercialisation de l’huile brute d’arachide aux huiliers et celle raffinée d’arachide des industriels consommateurs sénégalais.
Selon le communiqué reçu par Dakaractu ce mercredi, de ces concertations est sorti un protocole d’accord multipartite dans lequel les engagements ci-après ont été pris par les différents acteurs.
« Les industries de raffinage se sont engagées, pour la présente campagne, à acheter la totalité de la production d’huile brute issue des unités artisanales de trituration estimée à 100.000 tonnes, correspondant à 300000 tonnes d’arachides en coques, ainsi réparties : SONACOS : 62500 tonnes ; OLEOSEN : 20000 tonnes ; CAIT : 15000 tonnes ; FKS : 2500 tonnes », indique notre source.
Les prix de cession ex usine, convenus pour la présente campagne, sont indiqués ci-après : huile brute : 650 FCFA/litre ; tourteaux d’arachide : 125 FCFA/kg.
Le gouvernement a également décroché l’engagement des producteurs artisanaux regroupés derrière le RASIAT à fournir aux différents industriels toute leur production d’huile brute respectant les exigences de qualité requises aux fins de raffinage et de mise en marché.
Les importateurs-distributeurs d’huiles raffinées se sont aussi engagés à acheter et à distribuer la totalité de l’huile raffinée d’arachide produite par les industries de raffinage et de conditionnement.
Sur ce registre toujours, le ministère du Commerce mettra en place un mécanisme de régulation des importations d’huile pour réguler les importations en fonction de l’offre locale d’huile raffinée d’arachide pour couvrir les besoins de consommation nationale.
Un autre aspect du protocole a trait à l’engagement des huiliers à dérouler des campagnes de communication en direction des consommateurs afin de faciliter la commercialisation de l’huile raffinée d’arachide et de promouvoir sa consommation par les sénégalais.
Pour rappel, le marché des huiles raffinées est en forte croissance ces dernières années. De 150000 Tonnes en 2013, il a dépassé la barre des 200000 Tonnes en 2017 dont plus de 90% dépendent des importations, pour un chiffre d’affaires annuel de plus de 100 milliards de CFA.
« A l’analyse, la demande est essentiellement satisfaite par une offre importée d’huile de palme raffinée et par une offre locale d’huile de soja ou de tournesol raffinée ; l’arachide et les autres catégories d’huile n’occupant que 5% de parts de marché en moyenne », remonte notre source.
En 2010, les quantités d’huile de palme importée étaient, au moins, 5 fois moins importantes que celles d’huile brute de soja destinée à la production locale.
Dès 2011, avec la suspension de la mesure de sauvegarde (taxe de 25% sur les importations d’huiles de palme), la tendance s’est soudainement inversée. En comparaison annuelle, les volumes d’huile de palme ont progressivement dépassé celles d’huile de soja pour occuper aujourd’hui près de 80 % du marché des huiles alors que l’huile raffinée d’arachide peine à pénétrer 5% du marché.
« Cette situation n’est pas profitable à l’économie en termes de création de richesses et d’emplois surtout dans le contexte actuel de surproduction d’arachide (1,4 millions de tonnes) combiné au repli de la demande au niveau du marché mondial », termine le document.
DakarActu