Les militants du Mouvement Bamtaaré ont été en première ligne pour réussir la mobilisation autour de l’accueil du président Macky Sall lors de la Journée de l’Elevage, à Kolda. Dans cet entretien, son leader, Chérif Léheibe Aidara, a aussi évoqué le drame de Boffa et ses conséquences sur le processus de paix en Casamance.
Comment se porte Bamtaaré Sénégal ?
Bamtaaré Sénégal se porte à merveille. La preuve, la dernière visite du président de la République à Kolda à l’occasion de la Journée de l’Elevage, la mobilisation de Bamtaaré a été vue et appréciée par tout le monde notamment le président de la République qui n’a pas manqué d’exprimer sa satisfaction à sa sortie de l’aéroport.
Qu’est-ce qui fait la force de Bamtaaré Sénégal dans le Fouladou ?
Notre force, c’est d’abord notre organisation, notre structuration qui nous ont menés à un maillage au niveau de 22 départements du Sénégal. Nous pensons que l’organisation et la méthode doivent toujours nous conduire à ces résultats. C’est notre crédo et nous tenons à une bonne organisation et une bonne méthode pour bien faire les choses.
Quelle appréciation faites-vous de la précédente visite du chef de l’Etat à Kolda ?
Nous saluons cette visite du président de la République pour deux raisons. D’abord pour les
éleveurs, Kolda est une région agro-silvo pastorale et il était très important que le président s’y rende pour célébrer la Journée de l’Elevage avec nous. C’était un évènement exceptionnel pour la région. La preuve, il a drainé beaucoup de participants, des bailleurs et des partenaires du secteur. C’est le lieu de féliciter le président de la République et l’ensemble des membres du gouvernement. Ensuite, ce qu’il faut retenir de cette visite, c’est que la population du Fouladou avait besoin de voir le chef de l’Etat et de le féliciter pour ses réalisations. Le désenclavement est devenu une réalité dans cette région. N’oubliez pas que la grande mosquée de Kolda est une œuvre du président Macky Sall.
Sous peu, Médina Yéro Foulah aura sa route bien construite sur 180 km. Ensuite, le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et territoires frontaliers (PUMA), avec ses 58 milliards FCfa de financement, va sécuriser les frontières de la région en terme d’infrastructures. C’est pourquoi, nous devons l’accompagner et le soutenir pour sa vision dans le Fouladou mais aussi pour le Sénégal.
Actualité oblige, 13 jeunes ont été tués à Niaguis. Vous êtes du Sud et vous suivez le processus de paix. Alors, quel rôle jouez-vous dans la résolution de la crise casamançaise ?
Je voudrais d’abord présenter mes condoléances aux familles des victimes, à toute la Nation ainsi qu’au président Macky Sall. Nous sommes des fils du Sud et nous sommes très touchés par ce qui s’est passé. Nous condamnons cet acte avec la plus grande fermeté. Cette barbarie doit cesser car le Sénégal est un pays de paix. Les Sénégalais doivent rester indivisibles. C’est une crise qui concerne toute la Nation. Je voudrais encourager les personnalités qui sont impliquées dans ce conflit. Au congrès du 26 mars 2011 de l’AFP, j’étais l’initiateur de la résolution casamançaise. Et dans cette résolution, nous avons rappelé qu’il y a de fortes personnalités qui étaient impliquées dans le processus de recherche de la paix telles Monseigneur Théodore Adrien Sarr et Imam Sassou Bodian. Il y a un homme qu’on ne cite pas souvent mais qui a beaucoup travaillé sur ce dossier : le président de la République Macky Sall. N’oubliez pas qu’il a été ministre de l’Intérieur ensuite Premier ministre. Donc, il maitrise bien le dossier.
C’est pourquoi, nous avons bien apprécié sa réaction lors de son discours à la Nation où il tend la main à toutes les parties prenantes. Je pense que c’est un signal très fort. Cette barbarie perpétrée à Niaguis ne doit pas rester impunie. Et comme le veut le président, les auteurs seront traqués jusqu’à leurs derniers retranchements. C’est inadmissible de prendre la vie d’innocentes personnes dans un pays de paix et de dialogue comme le nôtre. Ces actes vont à l’encontre de la démarche de recherche de la paix en Casamance. Ce sont des saboteurs qui veulent faire n’importe quoi pour régler leurs comptes personnels. Force va rester à la loi. On a confiance en la Justice de notre pays.
La situation qui prévaut actuellement en Casamance symbolise-t-elle une paix définitive loin d’être acquise ?
Non. Ce qui vient de se passer n’a rien à voir réellement avec l’origine du conflit. Les démarches qu’il faut faire pour régler ce conflit sont en train d’être faites. Ce sont des questions personnelles et l’Etat sait où aller pour savoir ce qui s’est passé. Mais ce qu’il faut retenir, c’est que ça ne peut pas entraver ce qui est déclenché en direction de cette réconciliation entre les fils de la Casamance.
Cette main tendue du président de la République sera acceptée et la paix définitive sera acquise parce que la Casamance est une partie importante du Sénégal. Notre volonté, c’est d’être à coté du président pour la résolution définitive de cette crise. Et l’espoir est permis car ce qu’il est parvenu à avoir dans la résolution de cette crise, les régimes précédents ne l’ont pas eu. Il faut faire confiance à la démarche du chef de l’Etat qui est très aimé et respecté dans le Sud. Il a notre soutien, nous, les fils du Sud mais aussi notre reconnaissance.