Kolda abrite ce samedi 23 décembre la Journée Nationale de l’Élevage. Cette 4e édition qui va être présidée par le Président de la République Macky Sall a servi de prétexte à Dr Massirin Savané, expert en productions animales et membre du secrétariat exécutif d’AJ/PADS/A, pour se prononcer sur la situation de l’élevage au Sénégal.
Dr Massirin SAVANE le Chef de l’Etat préside aujourd’hui à Kolda la quatrième édition de la journée nationale de l’élevage. En tant que natif de cette ville et secrétaire nationale d’AJ chargé des questions agricoles, quels sentiments cela vous procure-t-il ?
D’abord un sentiment de satisfaction. Cela voudrait dire que le travail abattu pour le développement de l’élevage et surtout celui de la filière laitière locale où Kolda a beaucoup progressé, commence à porter ses fruits. Il faut ici saluer le travail immense réalisé par certaines structures comme la SODEFITEX et l’ISRA d’abord ensuite Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières puis d’autres comme world Vision et aujourd’hui Enda énergie.
Quelle est la situation de l’élevage aujourd’hui au Sénégal
Actuellement, 350 000 familles sont occupées par des activités d’élevage ; il faut y ajouter tous ceux qui aujourd’hui veulent faire de l’élevage une activité rentable au niveau des Niayes et dans certaines villes secondaires.
Des indépendances à nos jours, le Sénégal est dépendant de l’extérieur pour presque la totalité des produits issus de l’élevage. Il arrive à peine à couvrir la moitié de ses besoins en viande pendant qu’il dépense annuellement 60 milliards de F CFA en produits laitiers pour satisfaire ses besoins nationaux. La fête de Tabaski constitue chaque année un casse-tête pour les autorités du pays car la quasi-totalité des animaux sacrifiés provient des pays limitrophes.
Le potentiel génétique des races locales est faible alors qu’il n’y a pas une réelle politique nationale d’amélioration génétique.
Le système d’élevage extensif est plus tourné vers l’élevage contemplatif de prestige que vers la production; il demeure encore essentiellement traditionnel et pastoral.
La gouvernance de la plupart des organisations d’éleveurs laisse à désirer minées qu’elles sont par des querelles et un leadership défaillant qui refuse le renouvellement du personnel dirigeant.
Les cycles courts (volaille et petits ruminants) sont laissés à eux-mêmes. Ainsi, chaque année, la maladie de Newcastle continue de décimer 80% du cheptel avicole traditionnel. Il en de même de la peste des Petits ruminants (PPR) qui s’attaque aux caprins. Tout le monde sait que ces deux entités forment le cheptel primaire dans le processus de reconstitution.
Il y’a quand même des satisfactions ; on peut citer la maîtrise des grandes épizooties des bovins telles que la peste bovine et la péripneumonie Contagieuse Bovine (PPCB) qui décimaient périodiquement les gros animaux durant la période coloniale.