L’ancien président du Burkina Faso a trouvé refuge en Côte d’Ivoire mais le pays est au bord d’une nouvelle crise politique
Au fil du temps, l’exil de Blaise Compaoré devient de plus en plus inconfortable. À Abidjan, l’ex-président burkinabè vit pleinement la guerre de succession entre deux dauphins putatifs du chef de l’État ivoirien, non déclarés publiquement mais qui s’affrontent en coulisses et par médias interposés. Il s’agit d’Amadou Gon Coulilaby, l’actuel Premier ministre et ancien secrétaire général de la présidence, et de Guillaume Soro, le président de l’Assemblée nationale. Les deux hommes rendent régulièrement visite au président déchu qui habite dans une résidence d’État, au quartier de Cocody-Ambassade. Pourtant, Compaoré pensait avoir scellé l’ordre de succession en 2011 après avoir aidé son ami Alassane Ouattara, reclus à l’Hôtel du Golf, à prendre militairement le pouvoir sur les forces restées fidèles à Laurent Gbagbo.
Une de ses armes pour y parvenir était alors Guillaume Soro, l’ancien patron de la rébellion ivoirienne, qu’il considère comme son « fils » spirituel. Il l’a placé à la tête des Forces nouvelles (FN, ex-rébellion) en 2002, alors qu’il n’était qu’un leader estudiantin en exil au Burkina Faso, puis l’a aidé à mûrir politiquement et à tenir tête, comme Premier ministre, à Laurent Gbagbo.
Mustapha Chafi, l’un de ses conseillers politiques, et Boureima Badini, alors son représentant en Côte d’Ivoire, l’ont chaperonné à ses débuts. Ils continuent de le conseiller sur les dossiers sensibles. Ils sont souvent à Abidjan au chevet de Compaoré.
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