Un constat à Kolda, le climat politique a subitement changé depuis le meeting de Sanoussi Diakité qui a réveillé le démon de la division dans les rangs de l’APR. L’on se souvient encore depuis l’annonce du projet, pendant sa mise en œuvre et même après ce meeting dit du kawral, le DG de l’ONFP a fait l’objet d’un lynchage médiatique tous azimuts par le biais de communiqués en provenance de ses propres camarades « marrons » qui ont même envahi certaines radios de la place pour critiquer parfois de manière acerbe « la démarche solitaire et fractionniste de Sanoussi ». Et pourtant, cette guéguerre n’est pas sans conséquences sur la vie de la coalition BBY. Curieusement, devant tout ce tollé, aucun allié n’a pipé mot. Alors qu’en Afrique, quand une case brûle ce sont les voisins qui viennent en premier au secours. Cette règle ne semble pas être respectée dans ce contexte koldois. Et pourquoi? Un silence stratégique ? « Affirmatif », relève un observateur du champ politique local qui en veut pour preuve la réalité politique actuelle du terrain. « Avec les législatives qui se profilent à l’horizon, cette guéguerre constitue du pain béni pour certains car cette situation délétère est exploitée à fond par tous les acteurs politiques qu’ils soient du pouvoir ou de l’opposition pour renforcer leurs rangs afin de peser lourd lors des prochaines échéances ». C’est dire qu’il y en a, ces acteurs politiques, qui ne souhaitent pas une seule fois que « les ténors apéristes fassent la paix ». Et pour cause, ils ne visent qu’une chose : « Une place à l’hémicycle ». Ainsi, cette mésentente qui risque de conduire le camp de la majorité vers des investitures difficiles, constitue pour eux « un raccourci pour accéder à la représentation nationale ». A y voir clair, pour les alliés, le mot d’ordre ressemble à ceci : « hors de question d’être noyés par le conflit entre apéristes ». Un conflit qui, selon certains d’entre eux, ne fait que créer une perte de temps devant l’urgence de travailler et d’occuper le terrain en vue des législatives. Conséquence, comme si elles s’étaient passées le mot, les formations politiques sont en train de massifier leurs rangs, sans bruit ni trompette. Direction, juillet 2017, moment de vérité. Au moment où dans l’APR la guerre des ténors fait rage. Dans ce contexte, BBY pourra-t-il gagner encore dans la division, comme il l’a toujours fait ? Rien n’est moins sûr.
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