Dans sa chronique Bel RTL Eco, Bruno Wattenbergh s’est penché sur le bilan de Barack Obama.
Comment juger du bilan de Barck Obama, président américain sortant alors que les américains votent aujourd’hui?
Incontestablement positif. Ceux qui critiquent ce bilan économique en attendaient trop ou ne tiennent pas compte de la conjoncture économique. Il faut se rappeler que Barack Obama prend ses fonctions le 20 janvier 2009, quelques mois à peine après la faillite de Lehman Brothers, dans un pays en pleine crise économique et financière.
Et c’est le 1er résultat dont il peut se prévaloir, Barack Obama a sorti l’Amérique de la récession créée par la crise de 2008. En 7 mois à peine, il a diminué les taxes, étendu les droits au chômage et lancé de grands projets de dépenses publiques dans l’enseignement et l’infrastructure pour relancer la croissance. Il a su décider et c’est ce que l’on attend d’un président américain, ce que l’Europe a tardé à faire. Tout cela a fonctionné puisque dès 2011, à peine 3 ans plus tard, la croissance économique atteignait 3,9%.
2ème résultat : la création de jobs. Au cours de ses mandats, l’Amérique a créé près de 16 millions d’emplois, c’est exceptionnel, surtout dans ces circonstances difficiles. Barack Obama a aussi sauvé 3 millions d’emplois en rachetant General Motors et Chrysler en 2009, les poussant à adopter une stratégie de développement plus respectueuse de l’environnement et à innover.
3ème résultat : il a lancé et imposé, contre vents et marées, sa réforme des soins de santé, rendant le coûteux et inefficace système américain accessible aux plus faibles. 95% de la population est aujourd’hui couverte. Barack Obama est également parvenu à encadrer le système bancaire, sans aller vraiment aussi loin qu’il l’aurait souhaité. Mais 8 grands domaines de risques systémiques, de fragilisation des emprunteurs, ou d’encadrement de l’économie casino ont été régulés.
Enfin, il a aussi conduit de sérieuses réformes fiscales et environnementales, et conclu le plus grand traité commercial au monde, le traité Transpacifique. Bref des politiques volontaristes, menées rapidement et en général efficacement, même s’il y a eu des couacs dans sa réforme des soins de santé.
Que pourrait-on lui reprocher, toujours au niveau économique?
Une croissance économique qui reste fragile. Des inégalités persistantes qui font le lit des électeurs de Donald Trump. Les revenus des classes laborieuses, mais aussi des classes moyennes ont évolué moins vite que ceux des plus riches. Un problème récurrent de cette nouvelle économie, plus numérique, plus intangible, plus exigeante, qui est moins intensive en main d’œuvre.
Un bon bilan économique donc, mais un paradoxe pourtant : ce bilan économique positif est nié par les républicains et par les médias, ce qui fait que plus de 60% des Américains ne sont pas satisfaits de son action au niveau économique.
Source:: RTLMONDE