Le Centre de Ressources Educationnelles de Dabo, l’unique école spécialisée de la région de Kolda qui recevait des enfants sourds-muets est actuellement sans élève. Le manque de ressources financières pouvant assurer le fonctionnement de cet établissement est passé par là, selon son coordonnateur El Hadji Nelson Baldé. Il lance un appel à l’Etat et aux partenaires pour soutenir cet établissement afin qu’il puisse reprendre service.
Créé en 2003 par la caravane de l’alphabétisation de l’UNESCO, ce centre aidait des enfants sourds-muets de la région à retrouver leur dignité d’homme en venant apprendre à lire et écrire dans cet établissement. Pour accomplir cette noble mission, cette école spécialisée à bénéficier de l’appui de la fondation hollandaise KEMPER . Depuis le retrait de ce partenaire en 2012, l’école vit une situation de blocage et n’est plus en mesure de dispenser des cours, faute de moyens. « Nous n’avons plus de partenaires pour assurer l’éducation à nos élèves. Il y a des enfants sourds-muets dans la localité mais nous ne pouvons plus inscrire pour poursuivre nos activités. Ces enfants sont laissés à eux –mêmes », se désole Nelson Baldé.
C’est aussi la mort dans l’âme que le coordonnateur de l’école des sourds-muets de Dabo constate que ces enfants sont relégués au second plan dans la société et sollicités par les adultes seulement pour se servir de la force de leurs biceps dans les champs, le transport de bagages ou pour fendre du bois entre autres. Ainsi, il appelle « L’Etat et les partenaires au développement à venir en aide à cette école afin que centre puisse reprendre service ». Pour Nelson Baldé, « Ces enfants handicapés doivent aussi jouir du droit à l’éducation au même titre que leurs camarades normaux ».
Non sans rappeler, « les résultats très encourageants » réalisés par son établissement dans le cadre de ce compagnonnage avec la Fondation KEMPER. A l’en croire, la première promotion, une cohorte de 25 potaches, a pu bénéficier d’une formation de qualité. « Ils sont par la suite tous orientés à la formation professionnelle pour apprendre des métiers», a-t-il expliqué.
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