La rentrée des classes n’est pas effective dans beaucoup d’école du Fouladou. A Kolda et dans la zone rurale, le démarrage de l’année scolaire pour les potaches, c’est simplement de la théorie. Un tour dans différentes écoles publiques de la commune et d’autres établissements dans le monde rurale permet d’en avoir le cœur net. Sur place, nous n’avons vu aucune salle de classe occupé par des élèves. |
A l’école d’application de Gadapara (Kolda) les rares enseignants trouvés sur place ont retrouvé une cour d’école transformée en lac. Et comme pour montrer que les cours ne vont pas reprendre de sitôt, quelques gouttes de pluie accompagnent ceux qui s’intéressent à l’école dans la visite. La météo va forcément perturber la rentrée scolaire. Avec plus de milles salles de classes en abris provisoires dont des établissements entiers comme le lycée de Médina YéroFoulah, la construction des huttes ne peut se faire sous la pluie. Les vents qui finissent par décoiffer les toitures en taules n’épargnent pas la paille. A l’école Abdoulaye Diallo, toujours dans la commune de Kolda, quelques parents d’élèves sont venus avec leurs enfants. A l’image d’Amadou venu inscrire sa fillette au CI. Son souhait, c’est «avoir une année scolaire sans grève. Nos parents enseignants qui forment les enfants peuvent trouver une autre façon de revendiquer sans détruire la scolarité de nos enfants. Ils en sont capables. Les grèves sont une catastrophes pour notre pays.» Cette intervention a fait sourire un des enseignants qui suivait notre entretien. Un directeur d’école en service dans un des villages que nous avons rencontré indique que les cours ne peuvent reprendre dans l’essentiel des écoles du monde rural. Et pour cause, «vous ne verrez pas une école désherbée, les parents d’élèves sont occupés aux champs avec les récoltes et ils ne sont pas pressés de laisser les élèves qui sont une force de travaille. C’est une réalité avec laquelle il faut composer. Ceux qui chantent ce beau slogan (UbbiTeyJangTey, ndlr) savent que cela ne peut s’appliquer dans une école sans aucune classe physique en dur. En plus les intrants pédagogiques ne sont pas disponibles. Les premiers, je les vois au plutôt dans la seconde quinzaine de novembre.» Contrairement à la situation dans les établissements publics, dans le privé catholique à Kolda, les cours ont démarré timidement. Mais le reste des écoles privés baignent dans les mêmes eaux que le publique. Pire, il y a des écoles privées qui ne font qu’alphabétiser des élèves, aucune rigueur dans l’encadrement pédagogique et le suivi des enfants. Il suffit simplement de payer. Et le gouverneur dans une récente rencontre sur l’ouverture avait demandé aux autorités académiques un meilleur suivi pour prendre des décisions qui s’imposent. |
Abdou Diao