La mairie de Kolda a remis une subvention de 900 000 F au conseil communal de la jeunesse depuis le mois de mars dernier. Jusqu’à nos jours, aucune structure de jeunes ne sait comment ce financement a été utilisé, selon Mohamed Kane membre de la convergence des jeunesses républicaines COJER. Suffisant pour qu’il invite le président Massogui Diop à éclairer la lanterne des jeunes par rapport à l’utilisation de cet argent. M diop réplique qu’une partie du financement a servi à honorer des engagements pris par sa structure en 2014 et que le reste de l’enveloppe va appuyer la formation de jeunes qui va être organisée incessamment.
Un parfum de malaise dans les rangs du conseil communal de la jeunesse de Kolda. Les jeunes sont très remontés contre leur président Massogui Diop qui, selon eux, a reçu un appui de 900 000 F de la mairie sans qu’ils ne sachent ce qui a été fait de cet argent du contribuable koldois. « Nous étions au courant que notre structure a bénéficié d’un appui de 900 000 F. Mais, aucun de nos membres n’a bénéficié d’un quelconque appui », a déploré le jeune Mohamed Kane. Et, « il est hors de question que cet argent soit détourné à d’autres fins », a-t-il poursuivi. Avant d’inviter le président du conseil communal de la jeunesse en l’occurrence Massogui Diop à apporter toute la lumière par rapport à l’utilisation de ce financement par « respect aux membres du conseil des jeunes et au nom du principe de la reddition des comptes », a-t-il martelé. Non sans avertir que c’est de l’argent public et qu’à ce titre « son utilisation ne doit souffrir d’aucune opacité ».
Joint par téléphone, Massogui Diop dans sa réplique, tient à préciser que le conseil communal n’avait pas bénéficié d’appui en 2014 ; mais cela, dit-il, n’a pas empêché à la structure de mener des activités. Ainsi, une partie de cet enveloppe de 900 000 F dont on parle a permis d’honorer des engagements pris en 2014 par le conseil communal de la jeunesse resté sans financement l’année là. Il poursuit que ce qui reste de cet argent va servir à appuyer la formation des jeunes, notamment en entrepreneuriat afin qu’ils puissent capter et utiliser à bon escient les financements octroyés dans le cadre du Projet d’Appui à la Promotion de l’Emploi des Jeunes et des Femmes PAPEJF. Toutefois M Diop dit ne pas être dans les dispositions de donner la valeur du montant restant.
Cette polémique remet sur le tapis l’épineuse question du suivi et de l’utilisation du financement destiné aux structures de jeunesse, mais aussi de leur fonctionnement. De l’avis de bon nombre d’observateurs, ces structures gagneraient beaucoup en efficacité si elles bénéficient d’un encadrement de proximité et d’un accompagnement permanent de la part de la tutelle afin que « les règles de bonne gouvernance et de transparence soient respectées ». A les en croire, la tutelle doit aussi user de ses prérogatives pour que tout appui destiné aux jeunes puissent parvenir aux véritables ayant droits.
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