Le gouverneur de l’Arkansas, aux Etats-Unis, a annoncé mercredi qu’il demanderait des changements à une loi locale sur la liberté de religion adoptée la veille, prenant acte de la vague de condamnation nationale contre un texte jugé potentiellement discriminatoire contre les homosexuels.
Le recul fait suite aux pressions de grands employeurs, comme Walmart, qui craignaient que, au nom de la liberté de religion, des entreprises et commerces se permettent de refuser de servir des clients gays, nuisant à la réputation de l’Etat. » J’ai demandé que des changements soient apportés à la législation, a déclaré le gouverneur républicain Asa Hutchinson lors d’une conférence de presse.
La législature de l’Arkansas a voté mardi une loi de » restauration de la liberté de religion, inspirée de textes adoptés par 19 autres Etats, ainsi que l’Indiana la semaine dernière. L’Etat fédéral a aussi une loi du même nom depuis 1993. Ces lois visent à empêcher les pouvoirs publics d’entraver la liberté de religion des citoyens, à moins d’un intérêt public motivé. Mais les textes de l’Indiana et de l’Arkansas sont écrits différemment et élargissent aux entreprises les protections au nom de la religion.
Pour les associations de défense des droits des homosexuels, la loi offre ainsi une défense à un commerçant qui refuserait de servir des clients gays en raison de ses convictions religieuses, par exemple un traiteur qui refuserait de travailler pour le mariage de deux hommes. Le gouverneur de l’Arkansas a reconnu que le texte local différait de la version fédérale et demandé aux élus d’amender la loi ou de voter un second texte afin de » minimiser les risques de discrimination au travail ou dans l’environnement public.
Son propre fils, a-t-il dit, a signé une pétition lui demandant de mettre son veto à la loi. Tout comme le directeur général de Walmart, leader de la distribution mondiale dont le siège est dans l’Arkansas. Mardi, le gouverneur de l’Indiana, Mike Pence, a cédé aux pressions et menaces de boycott en appelant au vote d’un nouveau texte clarifiant que la loi n’équivaut pas à une autorisation de discriminer.
Source: Senepeople.com