vendredi, mars 14, 2025

Standard & Poor’s relègue la note de la Russie : est-ce une mesure économique ou politique?

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S&P a relégué la note de la Russie dans la catégorie BB+ c-à-d  » junk », et dans le contexte actuel on peut se poser la question si c’est une mesure économique ou politique ?

La question n’est pas si impertinente que cela et d’ailleurs les autorités russes n’ont pas manqué de politiser la décision, accusant Standard & Poor’s d’avoir reçu un ordre militaire de Washington.

Pourtant on ne peut pas dire que l’économie russe va bien ?

Non. Standard & Poor’s et justifie sa décision par une liste des problèmes russes : plus de marge de manœuvre monétaire, une économie en récession, minée par la chute de 50 % du prix du pétrole, une inflation qui devrait dépasser 10 % en 2015 et une croissance prévue à 0,5 % seulement par an sur la période 2015-2018.

Malgré tous ces mauvais indicateurs économiques économiques, est-ce que l’on peut qualifier cette décision de politique ?

Plus que probablement. La note d’une dette est une perspective sur son remboursement. Et la Russie a une toute petite dette publique, 9% du PIB, c’est moins d’un dixième de la dette belge, et un déficit budgétaire pour 2015 qui devrait se situer entre 0,7% et 1,5% du PIB, soit la moitié du déficit belge. Il n’y a donc pas ou peu de risque de solvabilité pour le pays. Quant aux entreprises russes, le solde du commerce extérieur est près de deux fois celui de leurs échéances 2015.

Il n’y a donc pas non plus de risque grave d’insolvabilité à court terme. On peut donc considérer que cette relégation représente bien une sanction politique qui écorne un peu plus encore la réputation des agences de notation.

Que signifie concrètement cette relégation pour les Russes ?

Et bien d’abord que la Russie va payer un coût supplémentaire évalué entre 20 et 30 milliards d’€ en 2015 sur sa dette. Ensuite, que toutes les institutions financières internationales vont se débarrasser des obligations russes et que plus personne ne va en acheter. Résultat, il va devenir extrêmement difficile pour les entreprises publiques russes de se financer, notamment dans l’énergie, où les investissements sont colossaux. Mais aussi de refinancer leur dette. A échéance, personne ne voudra renouveler les obligations russes et la Russie risque de faire défaut … Bon, les Russes ont de gros fonds de réserve, mais ceux-ci sont déjà très sollicités pour limiter la chute du rouble, aider le secteur bancaire et assurer les aides sociales. Bref, cette décision, a priori anodine va enfoncer un peu plus la Russie dans la récession. Et la sanction suivante, dont on parle dans les couloirs, pourrait être l’exclusion de la Russie et de ses banques du système de paiement international Swift.

Bruno, pour conclure, le chiffre éco du jour et onnreste dans les agences de notation ?

1,37 milliards de $, c’est la somme que cette même agence Standard and Poor’s aurait accepté de verser aux autorités américaines pour avoir trompé les investisseurs sur la qualité des crédits  » subprime » à l’origine de la crise financière. Cet accord mettrait fin aux poursuites engagées contre l’agence de notation en 2013 et lui éviterait un procès.

Source: RTLInternational

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