Certes, Washington ne peut pas cautionner le renversement d’un « gouvernement étranger dans la violence». Et le ministère américain fait bien d’appliquer la loi à Cherno Njie et à Papa Faal.
En inculpant ses deux citoyens d’origine gambienne qui seraient les cerveaux du putsch manqué contre le président gambien Yahya Jammeh, les Etats-Unis d’Amérique apportent, incontestablement, de l’eau au moulin d’un régime aux antipodes de la démocratie et du respect des droits humains.
Certes, Washington ne peut pas cautionner le renversement d’un « gouvernement étranger dans la violence». Et le ministère américain fait bien d’appliquer la loi à Cherno Njie et à Papa Faal.
La logique des relations internationales voudrait que les deux putschistes renoncent à leur nationalité américaine avant de passer à l’acte dans leur pays d’origine. Mais avaient-ils d’autres choix que de prendre cette initiative contre l’homme fort de Banjul qui se retrouve aujourd’hui grand gagnant du jeu politique international ?
Il n’est un secret pour personne que c’est la dictature que Jammeh a imposée à son peuple depuis 1994 qui a créé les conditions de ce coup d’Etat manqué contre lui.
Les Etats-Unis d’Amérique seraient donc bien inspirés d’aller au bout de la logique qui a contraint Njie et Faal à pousser le bouchon jusqu’au putsch.
Autrement, ils font simplement le jeu d’un potentat qui peut allègrement organiser une chasse aux sorcières dans tous les pays qui appliqueraient le même principe que Washington.
Le coup d’Etat manqué du 30 décembre doit être considéré comme un geste de désespoir, un avertissement sans frais contre la situation d’un pays où l’aspiration à la liberté, à la démocratie et à l’alternance est considérée comme un péché.
Les Etats-Unis gagneraient plutôt à aider tous les Gambiens de l’intérieur et de la diaspora à sortir de la prison à ciel ouvert que Yahya Jammeh leur impose depuis plus de 20 ans maintenant.
Source: derniereminute.sn