lundi, avril 21, 2025

Controversée liste de Touba : ce qu’en pense Ibrahima Sène du Pit

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Biagui ne demande pas un « statut spécial » pour la Casamance, mais milite pour une « refondation de notre Etat » pour une République fédérale basée sur les 7 régions naturelle du Pays. Si vous comprenez bien son texte, il estime que la question du « statut spécial pour Touba » pose cette problématique qui rejoint les Conclusions des Assises nationales sur la question.

Donc, dans ce texte, Biagui ne répond pas directement pas à la question de que faire de la liste de Touba en direction des Locales du 29 Juin, mais se projette sur l’avenir, comme le fait d’ailleurs la CENA avec ses propositions de concertations futures sur la « parité »! La parité sur les listes n » a posé aucun problème dans leurs confections à l’exception de Touba. Alors, pourquoi devrait-on donc la réviser, ou l’abroger? Il ne faudrait donc pas faire des faux fuyants. La question est simple, elle est simple. Faut il accepter la liste de Touba telle quelle est et l’autoriser à participer aux élections du 29 Juin. Le Ministre de l’Intérieur répond « oui » puisque cela ne « gênerait personne »!

La CENA semble s’inscrire dans une dynamique d’entériner la signature de son représentant à Mbacké, qui a cautionné la recevabilité de la liste. Donc tout semble indiquer que nous allons tout droit vers une violation par l’Etat d’une Loi républicaine, avec la caution du PDS qui l’avait pourtant fait adopter par ses majorités à l’Assemblée nationale et au SENAT, et parmi eux des Députés et Sénateurs de Touba!

La loi électorale ne permettant de faire recours contre cette recevabilité qu’aux candidats en lice dans une liste en compétition avec celle de Touba dans la Commune, les Républicains et Démocrates de ce pays se trouvent dans l’incapacité de s’opposer légalement à cette forfaiture, qui pourrait pourtant être évitée si le Chef de l’Etat prenait sur lui la décision de reporter le scrutin de Touba ultérieurement, le temps de trancher la question du « statut spécial  » de Touba pour l’application de la loi électorale, avant d’organiser des élections « complémentaires » pour cette localité.

D’ailleurs, le Département de Vélingara qui a vu les listes de candidatures invalidées, est dans l’incapacité de participer aux élections du 29 Juin, et pose donc la problématique de la tenue ultérieure d’élections complémentaires. Diouf y avait recours pour régler les élections locales de 1996 pour le Département de Dakar! Donc, il n’ y a aucune fatalité à cautionner une forfaiture en la matière. Ce qu’il faut constater, c’est une absence de volonté politique pour aménager les conditions d’acceptabilité d’une Loi aussi sensible que Wade a fait voter sans les concertations nécessaires à cet effet, et que le projet de réforme de l’Acte III de la Décentralisation de Macky, adopté aussi par l’Assemblée nationale sans concertation appropriée, et dans l’urgence, n’ a pas pas permis d’organiser.

Tout le monde sait que les lois de la république s’applique à Touba , en matière d’éducation scolaire, et de genre. Et la parité touche au genre. Si la politique de l’Education nationale a su, à travers l’Ecole Franco Arable, trouver les conditions appropriées pour la mise en oeuvre à Touba, la politique scolaire de l’Etat, Les pouvoirs publics auraient dû en faire de même pour sa politique « genre ». Nous sommes entrain de payer les conséquences d’une politique politicienne envers l’électorat féminin, qui exclut de son horizon les concertations nécessaires à toute réforme sociétale.

Touba n’aspire pas à une « Indépendance » , comme le réclame par les armes le MFDC, mais comme Commune de plein exercice, devant jouir d’une « libre administration et d’une autonomie de gestion » comme la Constitution la confère à toute les collectivités locales, serait certainement satisfait que la « politique genre » fasse lui soit transférée comme compétence nouvelle.

Touba ne pratique pas  » l’islamisme radical » qui brime la femme . Touba n’est pas Kidal au Nord Mali, occupé par les jihadistes. C’est ce transfert de compétence qui constituerait le « statut spécial de Touba » comme l’a posé le débat sur la parité. Il faudrait donc éviter les amalgames inutiles et souvent porteurs de désagréments qui cultivent des particularismes destructeurs de notre tissu social.

Donc, il ne s’agit ni d’abroger la Loi sur la parité, encore moins de reporter les Locales à cause de Touba, mais bien d’user de la jurisprudence de Abdou Diouf pour réconcilier l’Etat avec la République, et préserver la paix et la cohésion nationale. Et surtout, après les Locales, s’engager résolument à la refondation de notre Etat, que l’Acte III de la Décentralisation n’a pu effectuer. C’est le gage de la préservation d’un Sénégal unitaire républicain et démocratique, construit sur la prise en compte de la richesse de ses particularités.
Ibrahima SENE du PIT

Via  ferloo.com

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