« La Chine est fermement opposée » à cette entrevue, a indiqué dans un communiqué le ministère chinois des Affaires étrangères. « Nous exhortons les Etats-Unis à prendre en compte de façon sérieuse l’inquiétude de la Chine et à immédiatement annuler la rencontre prévue ». L’entretien prévu plus tard vendredi à la Maison Blanche entre M. Obama et le Dalaï lama serait une « grossière ingérence dans les affaires intérieures de la Chine », a ajouté le ministère, en précisant avoir exprimé aux autorités américaines les « protestations solennelles » de la Chine. Une telle rencontre « aura de graves conséquences négatives sur les relations sino-américaines », a ajouté le ministère chinois des Affaires étrangères.
Les USA avaient pourtant précisé reconnaître que le Tibet est chinois
La Maison Blanche avait annoncé plus tôt que M. Obama allait rencontrer le dalaï lama « en tant que leader religieux et culturel respecté internationalement ». La porte-parole du Conseil de sécurité nationale à la Maison Blanche, Caitlin Hayden, a souligné que si les Etats-Unis soutiennent l’approche du dalaï lama, ils reconnaissent que le Tibet « fait partie de la République populaire de Chine ». « Nous ne soutenons pas l’indépendance du Tibet », a-t-elle dit. « Les Etats-Unis soutiennent fermement les droits de l’homme et la liberté religieuse en Chine. Nous sommes préoccupés par les tensions et la détérioration de la situation des droits de l’homme dans la région du Tibet », a-t-elle ajouté. Caitlin Hayden a aussi déclaré que l’administration Obama allait renouveler son appel au gouvernement chinois pour qu’il renoue le dialogue avec le dalaï lama ou ses représentants.
Une habitude chinoise
La Chine s’oppose depuis des décennies à ce que les dirigeants étrangers rencontrent le dalaï lama, qui a fui le pays en 1959. Celui-ci appelle à davantage d’autonomie pour le Tibet plutôt qu’à une indépendance formelle. De nombreux Tibétains dénoncent la domination grandissante des Han, l’ethnie ultra-majoritaire en Chine, et la répression de leur religion et de leur culture, estimant par ailleurs que le développement économique de leur région profite surtout aux Han.
Un précédent sans conséquence
M. Obama a reçu le chef spirituel tibétain en exil pour la dernière fois à la Maison Blanche en 2011, une rencontre qui avait déjà provoqué la colère de Pékin… sans engendrer de détérioration notable dans les relations diplomatiques ou économiques entre les deux puissances mondiales.
Source: RTLInternational