Les mariages précoces demeurent une réalité dans la région de Louga. Malgré les efforts déployés par les comités locaux de la Scolarisation des filles (Scofi), une solution radicale tarde à être trouvée. Finalement la gendarmerie s’est jointe à l’action de ces femmes qui luttent pour le maintien des filles à l’école.
A.S (12 ans), élève à l’école élémentaire Maguette Ndiaye de Dahra Djolof, vient de gagner la première manche de la bataille l’ayant opposée à ses propres parents. Malgré son jeune âge, elle a refusé de se conformer à une vieille tradition qui l’obligeait à quitter les bancs de l’école pour entrer dans la vie parsemée d’embuches des adultes. Donnée en mariage à un de ses cousins contre sa volonté, mardi passé, l’écolière a fugué la veille de la célébration des festivités marquant son départ vers le domicile conjugal. Très rusée, elle a eu le reflexe de se rendre directement vers son maître pour l’informer. Ce dernier, qui n’en revenait pas, a saisi à son tour le comité local de la Scolarisation des filles (Scofi). Cette structure regroupant des enseignantes, s’activant depuis 1999 contre les mariages précoces, a informé le préfet de Dahra Djolof. Le chef de l’exécutif départemental a officiellement saisi le commandant de la Brigade de la gendarmerie, Oumar Cissé. Sans perdre de temps, l’homme en bleu s’est rendu au domicile des parents de la « nouvelle mariée ».
Source: L’OBS