mardi, février 25, 2025

Un diplomate voit la diaspora en distributeur privilégié de produits sénégalais

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Le diplomate Babacar Bèye, chef du Bureau économique de l’ambassade du Sénégal à Washington, invite à outiller la diaspora pour qu’elle devienne « le premier canal de distribution des produits » d’origine sénégalaise aux Etats-Unis, afin de combler le manque de connaissance du marché américain auquel les acteurs économiques locaux se trouvent confrontés.

« Une intéressante innovation consisterait à outiller la diaspora sénégalaise des USA et en faire le premier canal de distribution des produits +Origine Sénégal+ », a-t-il dit dans une interview accordée au site d’information Lejecos.com (Le journal de l’économie sénégalaise).

M. Bèye s’entretenait de la question de la diplomatie économique, thème générique de la quatrième Conférence des ambassadeurs et consuls généraux du Sénégal, dont les travaux ont été ouverts ce jeudi à Dakar. La rencontre est élargie aux chefs de Bureaux économiques des ambassades du Sénégal.

« Supposons qu’il y ait 20.000 ménages sénégalais aux USA, ce qui est vraisemblable. A raison de dépenses moyennes annuelles par ménage de 500 dollars (250.000 francs CFA) sur des produits du Sénégal, on en arrive à 5 milliards de FCFA. Ce qui dépasse de très loin le montant que nous exportons sous AGOA », la Loi américaine sur la croissance et les opportunités en Afrique, a argumenté le chef du Bureau économique à l’ambassade du Sénégal à Washington.

L’AGOA est une loi entrée en vigueur 2000, à l’initiative de l’ancien président américain Bill Clinton. Elle offre des avantages aux économies africaines pour qu’elles continuent leurs efforts d’ouverture et d’insertion dans le marché mondial. Dans ce cadre, il a été établi une liste de 6.400 produits que les pays africains éligibles peuvent exporter aux Etats-Unis sans droits de douanes ni quota.

Sur le plan des échanges commerciaux avec les Etats-Unis, « il faut avouer que notre pays est encore à la traîne malgré les avantages liés à l’AGOA », a souligné Babacar Bèye, citant des statistiques de la Note d’analyse du commerce extérieur du Sénégal, datée de 2012 et publiée par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).

Selon ces statistiques, le Sénégal n’a exporté vers les Etats-Unis que 2,9 milliards de FCFA, alors que la partie américaine a vendu au Sénégal un peu plus de 100 milliards de FCFA.

« C’est donc un énorme déficit commercial de plus de 86 milliards que nous accusons vis-à-vis des Etats-Unis. Pourtant, ce pays nous ouvre grandement les portes en supprimant tous les droits de douane et quota imposés normalement lorsqu’un produit rentre sur le territoire américain », a commenté M. Bèye.

En 2011, les Etats-Unis ont pour leur part « importé de par le monde, plus de deux trillions dollars, c’est-à-dire, à peu près 1 million de milliards de FCFA. Sur cette astronomique somme, la part du Sénégal n’a été que de 3 milliards en 2012 selon les chiffres de l’ANSD », a-t-il renseigné. D’après le diplomate, l’Afrique toute entière ne représente que 4,2% de ce chiffre.

« En termes de stratégie de pénétration du marché américain ou d’innovations, il n’y a pas vraiment de secret. Il faut identifier et organiser l’offre exportable, défragmenter les productions nationales et sous-régionales pour gagner en économie d’échelle et en compétitivité, apprendre à mieux connaître le marché américain et ses tendances en insistant sur les rapports qualité-prix », a soutenu le chef du Bureau économique à l’ambassade du Sénégal à Washington.

« Il nous faut donc apprendre à mieux connaître l’Amérique, non plus exclusivement sous l’angle politique, sportive ou de Hollywood, mais sous l’angle du business-marketing. Qui est ce consommateur américain ? Comment formule-t-il ses décisions de consommation ? Quelles sont les tendances de consommation du marché américain ? Comment pourrait-on nous positionner sur le marché Bio des produits naturels ? », a insisté M. Bèye.

« Pour répondre à ces questions, nous avons besoin de la participation du secteur universitaire et des écoles de formation en business, commerce international et autres », a-t-il ajouté. Le diplomate sénégalais a invité, dans le même temps, à « songer à favoriser les joint-ventures entre entreprises sénégalaises/africaines et entreprises américaines ».

« Le Sénégal a des atouts majeurs dans le textile-confection, les produits de la mer, les produits horticoles et l’artisanat, pour ne citer que ceux-là. Les produits de la pêche constituent le premier poste d’exportations du Sénégal vers les Etats-Unis mais le volume reste faible », a-t-il souligné. Ces produits sont suivis dans le cadre de la Stratégie de croissance accélérée (SCA).

« Une autre note positive est magnifiée par les investissements structurants dans la vallée du fleuve Sénégal dans le cadre du MCA (Millenium Challenge Account) et les efforts de désenclavement de la région naturelle de la Casamance. Avec ces investissements, le Sénégal a une belle carte à jouer dans les exportations de produits agricoles », a dit Babacar Bèye.

« Les produits comme la tomate, les haricots verts, les mangues, le bissap (dry hibiscus), la gomme arabique, les fleurs coupées, présentent un fort potentiel de pénétration du marché américain », a-t-il signalé.

Source: http://www.rewmi.com

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