Le président sud-africain Jacob Zuma a été hué à plusieurs reprises au début de la cérémonie d’hommage à Nelson Mandela, à Soweto. Son homologue américain Barack Obama a en revanche été acclamé quand son visage est apparu sur les écrans géants.
Arrivé en retard à la cérémonie, le président américain a reçu une ovation des quelque 40 ou 50’000 personnes présentes dans le stade Soccer City. L’ancien président sud-africain Thabo Mbeki – contraint par Zuma à quitter le pouvoir en 2008 – et le vice-président Kgalema Motlanthe ont eux aussi été très applaudis à leur arrivée.
Au moment des huées contre Jacob Zuma, la télévision sud-africaine a montré des groupes de partisans des « Economic Freedom Fighters », le nouveau parti très anti-Zuma de l’ancien président des jeunes de l’ANC Julius Malema. Celui-ci recrute essentiellement dans les masses de chômeurs et ses troupes sont souvent indisciplinées.
Poignée de mains
Barack Obama, qui a par ailleurs serré la main au président cubain Raul Castro, a rendu mardi un vibrant hommage à Nelson Mandela, saluant « un géant de l’Histoire ». Il a dans le même temps fustigé les dirigeants qui se disent « solidaires » du combat mené par Nelson Mandela, mais répriment leur opposition.
Porte-parole de la famille du défunt, le général Thanduxolo Mandela a déclaré: « Je suis sûr que Mandela doit sourire là-haut » en regardant cette assemblée. Dans les gradins de Soccer City, il y a « des forts et des faibles, des riches et des pauvres, des puissants et des gens ordinaires », a-t-il souligné.
Un même but
« Ils partagent tous le même but: honorer » le héros de la lutte anti-apartheid et premier président noir d’Afrique du Sud, décédé jeudi dernier à 95 ans, a-t-il ajouté.
« Cette manifestation d’unité universelle reflète exactement ce pour quoi Madiba s’est battu », a-t-il encore dit. Et d’assurer que « la souffrance » de la famille était « allégée » par les marques de sympathie exprimées dans le monde entier.
80’000 personnes
Comme elle, des masses de Sud-Africains s’étaient levées à l’aube, bravant la pluie, pour emprunter des transports en commun jusqu’au stade, où la cérémonie officielle d’hommage au père de la Nation aurait dû commencer à 11h00 (10h00 suisse), mais avait pris du retard.
Les délégations étrangères se sont succédées à un rythme soutenu sur les aéroports de Johannesburg et Pretoria. Une centaine de dirigeants assistaient à la cérémonie, ainsi que des dizaines d’anciens leaders, des personnalités du monde du sport ou de la culture, qui se sont retrouvées dans les gradins avec quelque 80’000 personnes.
iGFM