Réagissant aux critiques de la locataire de la Primature qui disait que le «wax waxeet» de Abdoulaye Wade nous a coûté 70 milliards, Modou Diagne Fada lui a retourné le bâton, en l’accusant, elle et son patron de ne pas avoir une vision claire pour le Sénégal.
Le président du groupe parlementaire des libéraux n’a pas digéré les propos du Premier ministre lors de sa déclaration de politique générale, éclaboussant «l’ancien chef d’Etat, dont le Wax Waxeet a coûté 70 milliards F Cfa au contribuable sénégalais». Dans un communiqué, dont nous avons copie, Fada rappelle, à bon chat, bon rat, au pouvoir «son incapacité à satisfaire les préoccupations des Sénégalais et mettre le pays sur les rampes de l’émergence». L’ancien ministre de la Santé, qui crie à l’incohérence, d’indiquer : «le prix de l’arachide au producteur est fixé à 150 F Cfa contre 190 l’année dernière, soit une baisse de 40 F Cfa, alors que le kilogramme de semence a été cédé aux paysans à 200 F Cfa».
«Les Sénégalais regrettent Wade»
En 2014, révèle Fada, «le service de la dette sera de 523 milliards contre 347 milliards en 2012, le déficit budgétaire de 544 milliards contre 301 milliards en mars 2012, entrainant du coup un non-respect flagrant des engagements récents de le réduire à moins de 4% du Pib. Les dépenses courantes ont connu une hausse de plus de 266 milliards, passant de 1435 milliards en 2012 à 1704 milliards dans le projet de loi de finances 2014, malgré les promesses de réduction de 120 à 130 milliards.» Et de préciser que «les Sénégalais regrettent déjà le régime de Wade, comme le démontrent les sondages, car c’est devenu le sentiment le mieux partagé par l’écrasante majorité de nos compatriotes à travers les transports en commun, les grands-places, les marchés et les rassemblements publics.» Pis, poursuit toujours Modou Diagne Fada, «les entreprises nationales sont en faillite, avec comme corollaire le chômage des jeunes, et les engagements de financement du développement par le Fongip et le Fonsis peinent à démarrer pour défaut de pertinence et de financement, malgré vos annonces électoralistes mirobolantes.»
«Nous sommes retournés 40 ans en arrière»
Selon toujours Fada, l’accélération de la cadence, comme cheval de bataille, des nouvelles autorités, se résume à la confiscation des libertés et droits fondamentaux, remettant en cause les acquis sociaux et l’image du pays. Fada en veut pour preuve la non-application à ce jour des décisions de la Cour de justice de la Cedeao sur le respect des privilèges de juridiction et l’interdiction de sortie du territoire. Suffisant pour lui de faire remarquer que «notre pays malheureusement a renoué avec la pratique des détenus politiques et d’opinions comme sous l’ère socialiste.» C’est pourquoi, dit-il, «notre pays est bloqué, étant pris en otage par une coalition de partis dont les origines, les ambitions, les préoccupations et les programmes sont tous divergents». Fada d’avertir : «les changements attendus et la tenue des promesses évoquées plus haut ne sauraient être portés par cette majorité composite, hétéroclite, tacticienne, calculatrice et préoccupée par des intérêts partisans.»
Mouhamadou BA / rewmi.com