Un autre jour se lève pour Benno bokk yaakaar (Bby). La coalition présidentielle risque de subir une mutation profonde imposée par la défection de Rewmi de Idrissa Seck.
Les effets du coup… Seck que Idy a donné à Benno bokk yaakaar (Bby), en claquant la porte de la coalition présidentielle, continuent à se ressentir dans les rangs de la coalition. La défection de Rewmi a imposé une reconsidération des relations politiques entre les alliés de Macky Sall. Une nouvelle vie commence pour Bby, de nouveaux comportements sont notés et une nouvelle démarche est exigée.
La peur qui s’est emparée de l’Alliance pour la République (Apr) est devenue beaucoup plus lucide dans ses rapports politiques avec ses alliés. Les plus radicaux qui étaient toujours prompts à théoriser l’indépendance du parti dans ses choix politiques ont subitement changé de ton. Le comportement du directoire du parti est révélateur du sentiment d’insécurité qui habite le parti de Macky Sall. Car après des débats entre responsables, Macky Sall et son parti ont mesuré, à juste dimension, les effets psychologiques fragilisant d’une défection d’une entité politique sur un bloc. Lequel bloc politique est déjà tenaillé par les difficultés de tous genres en cette période où les signaux ne sont pas du tout au vert. La tonalité des discours a radicalement changé chez les responsables «apéristes». L’appel alors lancé pour aller seul aux élections locales n’est plus répété. L’Apr chante maintenant le renforcement de Bby. «C’est après ce premier acte de désolidarisation du groupe majoritaire que l’Apr a pensé devoir approcher ses souteneurs, sinon certains responsables proches de Macky Sall ont toujours cru qu’ils pouvaient affronter seuls les difficultés du pays. Après dix-huit mois d’extériorisation d’un ego en matière de gestion des affaires du pays, ils se sont rendus à l’évidence qu’ils sont incapables de faire cavaliers seuls», raille-t-on dans les rangs de la coalition.
Chez certaines formations politiques qui composent Bby, la défection du parti de Idrissa Seck repose la question essentielle de la concertation, du dialogue et de la communication entre alliés de la coalition majoritaire. Des renseignements officiels rapportent que des voix commencent à s’élever au sein de Bby. Si les uns prennent le temps d’explique et même de justifier la décision de Rewmi, les autres en profitent pour exiger que soit réglée la question sur la gouvernance en commun alors promise aux alliés par le chef de l’Etat.
La révolte silencieuse des alliés «méprisés».
Les partisans de l’ouverture de concertations sincères et surtout régulièrement, la démission de Idrissa Seck et son parti de Bby est le résultat d’un manque d’échanges entre alliés. D’ailleurs, ce constat a poussé certains alliés à attendre de Macky Sall une plus grande ouverture et une plus grande considération. Seulement, même si le chef de l’Etat arrivait à donner une suite favorable à la requête formulée par ses alliés, ces derniers restent convaincus que le Président est contraint par les exigences de plus en plus pressantes de la forte demande sociale et des insuffisances de résultats sur le plan économique. Mais le Président Sall devra aussi faire face à une rébellion qui prend forme au sein de la coalition. Les services de renseignements ont déjà sonné l’alerte sur la «colère d’une petite majorité silencieuse qui attend son heure pour se faire entendre». Cette majorité est composée de partis et de mouvements qui pensent ne pas être considérés par Macky Sall. Ces «rebelles» ne digèrent pas que certaines formations politiques et leur leader soient toujours favorisés à leur détriment.
D’ailleurs, le malaise est tellement profond et la colère grande au point que les bulletins de renseignements préviennent sur les dégâts d’une rébellion ouverte sur la vie de la coalition. Des renseignements parvenus au Palais de la République avertissent que les revendications et exigences que ce groupe d’alliés, qui s’estiment maintenus, malgré eux, à la périphérie de la coalition de Bby, vont mettre sur la table lors de leur rencontre avec le chef de l’Etat et Président de la coalition en question, pourraient constituer des écueils, voire des barrières infranchissables, pour la poursuite du compagnonnage. A moins que des propositions très alléchantes ne leur soient faites. Macky saura apprécier le clin d’œil.
L’Obs