La sociologue Fatou Sarr Sow a présenté, jeudi à Dakar, son livre intitulé » Les premières héritières de la loi sur la parité, un ouvrage qu’elle a écrit en réponse aux déclarations sur » la nullité présumée des femmes de la 12e législature, dont elle retrace en même temps les parcours.
Cet ouvrage, selon Fatou Sarr Sow, est écrit pour mettre fin à » certaines déclarations sur une +supposée+ nullité des femmes de la 12e législature, qui avait traversé nos frontières.
Parlant de la genèse du livre, elle a rappelé les propos de Boco Vicentia, professeur titulaire de radiologie et d’imagerie médicale, présidente de l’Institut pour la promotion de la femme au Bénin, qu’elle a eu à recevoir. Mme Vicentia lui avait alors dit : C’est bien d’avoir fait la parité, mais, parait-il, vous avez 90% d’analphabètes à l’Assemblée nationale.
Mme Sow, socio-anthropologue et directrice du laboratoire de genre de l’Institut fondamental d’Afrique noire (IFAN) de l’Université Cheikh Anta Diop (UCAD) de Dakar, dit avoir compris qu’il fallait réagir pour stopper de telles allégations, qui risquent de marquer les consciences, ici et ailleurs.
Sans la loi sur la parité, des femmes qui ont consacré l’essentiel de leur vie au service de leur parti n’auraient jamais franchi le seuil de l’Assemblée nationale, malgré les sacrifices faits pour leur formation politique, malgré, dans l’ensemble, une réelle légitimité octroyée par leur base politique qu’elle ont su construire et préserver au fil des années, soutient Fatou Sarr Sow.
C’est pourquoi, a-t-elle ajouté, » il est important de leur rappeler qu’elles n’ont pas le droit de trahir le combat de plusieurs générations sur l’autel de la fidélité à un parti qui, jusqu’ici, leur refusait les portes de l’hémicycle.
» Aujourd’hui, avec la loi sur la parité, le Sénégal est entré définitivement dans l’Histoire pour avoir posé l’acte le plus révolutionnaire survenu dans la vie des institutions, s’est réjouie l’auteure du livre.
Le Parlement sénégalais a voté en 2010 une loi exigeant l’égalité numérique des hommes et des femmes » dans les institutions totalement ou partiellement électives.
Les élections législatives de juillet 2012 ont servi de test à cette loi et permis l’élection de 64 femmes à l’Assemblée nationale, soit 42,66% de l’effectif de la chambre. C’est un record dans l’histoire de l’hémicycle.
L’ouvrage de 102 pages préfacé par le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, dresse les portraits et retrace les parcours de 64 femmes siégeant actuellement dans cette chambre.
Le livre a été écrit avec la collaboration de l’écrivaine Aminata Sow. Il a été publié avec le soutien de la Fondation Friedrich Ebert et du laboratoire de genre de l’IFAN.
Venu présider la cérémonie de présentation de l’ouvrage, le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, a invité l’auteure à continuer ce combat.
En dehors des critères politiques, en dehors des considérations politiques, Abdoulaye Wade et Macky Sall ont participé à l’invitation faite aux Sénégalais vers cette révolution de la femme et de l’homme par la reconnaissance du droit de la femme à la vie, au respect, à la dignité, écrit Niasse dans la préface du livre.
» Cet ouvrage projette sur la réalité quotidienne de notre temps cette place privilégiée de toute femme dans le destin de l’humanité, hier, aujourd’hui et encore demain, a-t-il ajouté.
Ce livre incarne l’espoir d’une ambition, la force de convictions depuis longtemps partagées par des générations d’hommes et de femmes, dans la profondeur des mystères du sort et de l’expression vivante d’une volonté en mouvement, pour faire triompher le principe d’égalité homme-femme, dans la clarté, la tolérance et une réciprocité féconde, a encore écrit M. Niasse.
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