L’ancien Premier ministre italien Silvio Berlusconi n’aurait pas eu de démêlés avec la justice s’il était homosexuel au lieu d’avoir multiplié les conquêtes féminines, a estimé jeudi le président Vladimir Poutine dans une intervention au Forum de Valdai (nord-ouest de la Russie). « On juge Berlusconi parce qu’il vit avec des femmes. S’il était homosexuel, personne ne s’en prendrait à lui », a déclaré Vladimir Poutine devant un parterre d’anciens dirigeants, notamment l’ancien président de la Commission européenne Romano Prodi et l’ex-Premier ministre français François Fillon.
Le Forum de Valdai, organisée par l’agence officielle russe RIA Novosti, réunit chaque année anciens dirigeants, journalistes et experts étrangers et russes de la Russie.
Sa déclaration a provoqué un éclat de rire dans l’assistance. Cette remarque est en tout cas tout sauf valide dans son propre pays, où la répression envers les homosexuels est de plus en plus dure. Vladimir Poutine a promulgué fin juin une loi condamnant la « propagande » de l’homosexualité devant les mineurs. Le texte est dénoncé par de nombreux défenseurs des droits de l’homme en Russie, pour qui sa formulation vague ouvre la porte à une très large interprétation. Cette loi a provoqué une vague d’indignation chez les défenseurs des homosexuels dans le monde et des appels au boycott des Jeux olympiques d’hiver en février prochain à Sotchi, dans le sud de la Russie.