« L’enquête porte pour l’instant sur 3 bébés: une vente à Marseille, une à Ajaccio et une troisième heureusement évitée à temps par les policiers, là encore à Marseille. Dans ces 3 cas des femmes enceintes venues de Roumanie auraient accouché sous une fausse identité », expliquait ce matin sur Bel RTL, notre correspondante en France, Cindy Hubert. « Le bébé était alors vendu à des couples en mal d’enfant. 10 000 euros le nourrisson. Rapidement 2 hommes sont désignés comme les intermédiaires, les cerveaux seuls et présumés d’un seul et même trafic. Le compagnon et le frère d’une des mères biologiques. Tous les deux devraient être déférés demain à marseille depuis bastia. les juges d’instruction pourraient maintenant décider de joindre les deux informations judiciaires déjà ouvertes, dont l’une pour traîte d’êtres humains. »
8000 euros et une BMW en échange d’un bébé
Dans les trois cas, la justice soupçonne deux mêmes auteurs principaux organisateurs du trafic : le compagnon d’une des mères concernées, et le frère de celle-ci. Son compagnon est également le père du bébé né le 21 juillet qui aurait été vendu, contre 8.000 EUR et une BMW, à un couple de gens du voyage se trouvant dans l’impossibilité d’avoir un enfant, a indiqué le procureur de Marseille Brice Robin lors d’une conférence de presse.
« Ils préparaient leur fuite en Roumanie »
Les deux hommes seront déférés dimanche à Marseille, depuis Bastia, où « il est possible qu’ils préparaient leur fuite en Roumanie via l’Italie », d’après Christian Sivy. Le parquet sollicitera leur placement en détention. Ils encourent jusqu’à 10 ans de prison. Dans ce dossier, la notion de trafic a été retenue car les suspects « semblent avoir démarché comme intermédiaires à la fois des couples en manque d’enfant et des femmes en situation de détresse sociale, financière, à qui ils proposaient d’acheter et vendre leur bébé », souligne M. Robin.
Les adoptants mis en examen
C’est lors d’une manifestation évangéliste dans la région que les contacts auraient été établis. Les « adoptants » ont également été mis en examen vendredi, sous contrôle judiciaire. Selon leur avocat Patrick Gontard, interrogé par l’AFP, la femme de ce couple de gitans d’environ 25 ans, basés principalement à Arles mais à Marseille à l’époque des faits, affirme être stérile « alors que chez les gitans, il est primordial d’avoir un enfant ». « Je ne peux avoir d’enfant, j’étais prête à tout pour avoir un gosse », a confirmé cette femme aux journalistes devant le palais de justice de Marseille, pendant que plusieurs membres de sa famille assuraient à ses côtés: « Avec nous, il était heureux, il serait allé à l’école, et n’aurait pas fait la manche comme avec les Roumains ».
« Ils l’avaient appelé Tony, le considéraient comme leur enfant, c’est comme s’ils l’avaient adopté. Ils n’ont pas le sentiment d’avoir commis un acte répréhensible, et ils sont effondrés de ne plus l’avoir auprès d’eux », a renchéri l’avocat.
Le personnel de la maternité avait repéré le manège
Le personnel de la maternité de l’hôpital Nord, où est né ce bébé, a été « interpellé » par la présence permanente de ces « adoptants » au chevet de la jeune femme, âgée de 32 ans, mère déjà de 5 enfants et qui a quitté les lieux, contre l’avis médical, sans le bébé. Vivant dans un camp rom des quartiers nord, elle a rallié la Roumanie le jour de la vente. Elle pourrait y être bientôt entendue. Elle était « particulièrement triste », selon M. Robin, évoquant aussi sa « détresse ».
L’autre vente a eu lieu en mai à Ajaccio, où le parquet a ouvert une information judiciaire, mais sur laquelle M. Robin n’a pas donné de détail. De source judiciaire à Ajaccio, on évoque cependant la venue de Roumanie en Corse de femmes enceintes, qui seraient ensuite reparties.
La police a fait échouer une autre tentative similaire à Marseille, alors que la mère était encore enceinte. Les deux informations judiciaires pourraient être jointes à Marseille, en fonction de la décision des juges d’instruction. Dans une affaire retentissante, dite des « bébés bulgares », 11 personnes avaient été condamnées en 2007 à de la prison ferme pour la vente de 23 nourrissons dont les mères bulgares avaient été acheminées en France.
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