samedi, mars 1, 2025

« Ma mère m’a donné deux fois la vie, quand je suis né et le jour de mon évasion »: il y a 80 ans, le monde découvrait l’horreur d’Auschwitz

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Demain, cela fera 80 ans, jour pour jour, que le monde découvrait l’horreur du camp d’Auschwitz-Birkenau en Pologne. C’est le 27 janvier 1945 que ce lieu impensable, où plus d’un million de Juifs ont trouvé la mort, a été libéré. Il y a quelques jours, une centaine de jeunes Belges s’y sont rendus. Ils ont bénéficié d’un accompagnateur exceptionnel : Simon Gronowski, 93 ans, l’un des rescapés de la « solution finale » envisagée par les nazis.

Pour la troisième fois, Simon Gronowski se rend au cimetière, là où sa mère et sa sœur ont péri dans une chambre à gaz sans jamais avoir de sépulture. « Je pense à mes parents et à ma sœur tous les jours« , confesse-t-il.

Mais le voyage ne se passe pas comme prévu. Le train est attaqué par des résistants. Simon obéit à sa mère. Il saute. « Ma mère m’a donné deux fois la vie : quand je suis né, et le jour de mon évasion. Et si elle m’a donné la vie, ce n’est pas pour qu’elle soit malheureuse, mais heureuse. Je suis donc heureux par fidélité à mes parents« , explique Simon.

Heureux malgré le froid, malgré l’hiver d’Auschwitz. Heureux, car les chambres à gaz ne sont plus que des ruines. Heureux au milieu d’une centaine de jeunes ébranlés par ce qu’ils découvrent. « Il y a beaucoup d’émotions quand on arrive là-bas. C’est un choc, déjà. Beaucoup de tristesse aussi. C’est une horreur. C’est horrible ce qui s’est passé« , disent-ils. « En photo, on ne se rend pas forcément compte de la taille, du froid, du sol, etc. C’est vraiment ce qui m’a le plus marqué ici« , racontent des élèves.

1 300 000 personnes ont été déportées à Auschwitz. 1 100 000 sont mortes. La plupart dans les heures qui ont suivi leur arrivée. 90 % de ces victimes étaient juives.

Simon raconte. Inlassablement, il met en garde contre le retour de la barbarie. Mais bientôt s’éteindra cette génération qui ne devait pas survivre. Michel Jaupart, directeur du War Heritage Institute, explique : « D’abord, il y a de moins en moins de témoins. Ils sont de moins en moins en état de témoigner, pour des raisons d’âge évidentes. Et ça rend d’autant plus nécessaire le travail que nous menons depuis maintenant très longtemps« .

Un travail de mémoire indispensable et violent, nécessaire pour que l’histoire cesse de se répéter.

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