(Belga) L’UE et Athènes ont signé jeudi un accord pour la mise en place d’ici septembre 2021 d’un nouveau camp d’accueil pour migrants sur l’île de Lesbos, en remplacement de celui de Moria ravagé par un incendie en septembre.
Le soutien de l’Union européenne dans la gestion du nouveau camp est inédit, et l’accord prévoit une répartition des responsabilités entre la Commission, les autorités grecques et les agences de l’UE. Après la destruction du camp insalubre de Moria, le plus grand d’Europe, un campement provisoire a été établi sur l’île. Plus de 7.300 demandeurs d’asile, parmi lesquels des enfants, des personnes handicapées ou malades, s’entassent sous des tentes, sans chauffage ni eau chaude à l’approche de l’hiver. Dans le nouveau camp, « nous allons fournir des conditions décentes aux migrants et réfugiés qui arrivent, et aussi soutenir les habitants sur les îles grecques », a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans un communiqué. Elle a souligné la nécessité de « procédures rapides et équitables » pour l’examen des demandes d’asile. Pour les migrants, « les centres doivent n’être qu’un arrêt temporaire avant leur retour (vers leur pays d’origine ou de transit) ou leur intégration », a-t-elle dit. La Commission prévoit de consacrer environ 130 millions d’euros pour les sites de Lesbos et Chios, dont la très grosse majorité sera pour Lesbos. En outre, 121 millions d’euros ont été alloués le mois dernier à la construction de trois camps plus petits sur les îles de Samos, Kos, et Leros. « Cet accord est une étape importante (…) pour s’assurer qu’une situation comme celle de Moria ne puisse plus se reproduire », a ajouté la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson. Elle a estimé que ce nouveau camp « marquait un changement dans la façon d’appréhender la gestion des migrations, et ouvre la voie à une mise en pratique des principes directeurs du nouveau Pacte sur la migration et l’asile ». La Commission européenne a présenté fin septembre un projet de réforme de la politique commune de l’asile, un dossier ultra-sensible sur lequel la recherche d’un compromis est extrêmement difficile, cinq ans après la crise migratoire de 2015. Lesbos, en mer Egée avec d’autres îles grecques, proches des côtes occidentales de la Turquie voisine, est l’une des principales portes d’entrée de migrants en Europe. La Grèce a considérablement réduit le nombre d’arrivées en 2020 mais les conditions de vie dans les camps d’accueil restent particulièrement éprouvantes. (Belga)