À 69 ans, Friedrich Merz, leader de l’Union chrétienne-démocrate (CDU), s’apprête à devenir le nouveau chancelier allemand après la victoire de son parti aux élections législatives. Retour sur son parcours et ses prises de position.
Né le 11 novembre 1955 à Brilon, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Friedrich Merz grandit dans une famille catholique bourgeoise.
Après des études de droit, il entame sa carrière politique au début des années 1990 au sein de l’Union chrétienne-démocrate (CDU). Rapidement, il se distingue et devient président du groupe parlementaire CDU/CSU au Bundestag en 2000.
Cependant, l’ascension d’Angela Merkel au sein du parti freine sa progression, le poussant à quitter la politique en 2009.
Durant cette période d’éloignement, Merz se tourne vers le secteur privé. Il dirige notamment la filiale allemande de BlackRock, le plus grand fonds d’investissement mondial, de 2016 à 2020. Cette expérience lui permet d’accumuler une fortune personnelle conséquente.
Ascension au sommet
L’annonce du retrait d’Angela Merkel en 2018 ravive les ambitions politiques de Merz.
Après deux tentatives infructueuses, il est finalement élu président de la CDU en janvier 2022. Sous sa direction, le parti remporte les élections législatives de février 2025 avec près de 29 % des voix, le plaçant en position de former le prochain gouvernement.
Des positions conservatrices affirmées
Friedrich Merz est connu pour ses positions conservatrices, tant sur le plan social qu’économique. Il prône une réduction des impôts, une dérégulation accrue et une diminution des allocations chômage.
Sur les questions sociétales, il s’oppose à l’élargissement du droit à l’avortement et à la parité hommes-femmes dans l’administration.
En matière d’immigration, Merz adopte une ligne dure. Il souhaite refouler les réfugiés à la frontière, y compris les demandeurs d’asile, et est coutumier de déclarations controversées sur le sujet.
Les défis à venir
Malgré la victoire électorale, Merz doit désormais former une coalition pour gouverner.
Deux options s’offrent à lui : s’allier avec le Parti social-démocrate (SPD), qui a obtenu 16,4 % des voix, ou avec le parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui a doublé son score pour atteindre 20 %. Une coalition avec l’AfD serait toutefois très controversée et briserait un tabou politique en Allemagne.
Par ailleurs, Merz devra s’atteler à redresser une économie en déclin, à renforcer la sécurité face aux menaces extérieures et à gérer les défis posés par l’immigration.