Le Hamas s’est dit prêt mercredi à libérer en une seule fois tous les otages encore captifs dans la bande de Gaza, lors de la deuxième phase de la trêve entre le mouvement islamiste palestinien et Israël qui doit commencer début mars.
Les négociations, par médiateurs interposés, sur les termes de cette deuxième étape, censée mettre fin définitivement à la guerre, ont été jusqu’à présent retardées, les deux camps s’accusant mutuellement de violations de l’accord de cessez-le-feu. Le ministre israélien des Affaire étrangères, Gideon Saar, a assuré mardi que les discussions commenceraient « cette semaine ».
Un mois après le début, le 19 janvier, de cette trêve fragile, pour une durée initiale de 42 jours, le Hamas doit rendre jeudi à Israël les corps de quatre otages, parmi lesquels, selon le mouvement, ceux des deux derniers enfants détenus à Gaza et de leur mère. Shiri Bibas, 34 ans, et ses fils, Ariel, alors âgé de quatre ans, et Kfir, de neuf mois, avaient été enlevés devant leur maison du kibboutz Nir Oz, en lisière de la bande de Gaza, lors de l’attaque du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre 2023.
Tant que nous n’aurons pas de confirmation irréfutable, notre combat continuera
Les images filmées et diffusées par des combattants du Hamas, montrant Shiri Bibas serrant ses deux enfants dans les bras, avaient fait le tour du monde, et tous les trois étaient devenus le symbole de l’effroi qui a saisi Israël ce jour-là. La famille Bibas s’est dite mardi ébranlée par l’annonce du Hamas, mais a ajouté n’avoir reçu aucune « confirmation officielle » de la mort de ses proches.
« Nous avons été chamboulés par l’annonce du Hamas sur le retour prévu de nos chers Shiri, Ariel et Kfir ce jeudi« , a écrit la famille. « Tant que nous n’aurons pas de confirmation irréfutable, notre combat continuera« . Le père des deux enfants, Yarden Bibas, âgé de 35 ans, avait été libéré le 1er février de Gaza.
Six otages en vie
Les quatre dépouilles doivent être restituées jeudi par le Hamas en échange de la libération, prévue samedi, de Palestiniens détenus par Israël, conformément à l’accord de trêve. Le mouvement islamiste a également annoncé qu’il libèrerait samedi six otages en vie. Depuis le 19 janvier, 19 otages israéliens ont été libérés contre plus de 1.100 Palestiniens détenus par Israël.
Au total, 33 otages, dont huit morts, doivent rentrer en Israël, et 1.900 Palestiniens retrouver la liberté avant le 1er mars. Un responsable du Hamas a annoncé mercredi avoir informé les pays médiateurs que le mouvement était prêt « à libérer tous les otages en une seule fois » au cours de la deuxième phase, « plutôt que par étapes comme pendant la première phase« .
Selon l’armée israélienne, 70 otages sont toujours retenus à Gaza, dont au moins 35 sont morts, selon l’armée israélienne. Selon le négociateur en chef du Hamas, Khalil al-Haya, les six otages devant être libérés samedi sont les derniers Israéliens « en vie » dont la libération est prévue durant la première phase. Il s’agit, selon le Forum des familles d’otages, d’Eliya Cohen, Tal Shoham, Omer Shem Tov, Omer Wenkert, enlevés le 7 Octobre, ainsi que de Hicham al-Sayed et Avera Mengistu, tous deux otages à Gaza depuis une dizaine d’années.
Si la deuxième phase de la trêve se déroule comme prévu, la dernière étape de l’accord de cessez-le-feu doit porter sur la reconstruction de la bande de Gaza en ruines. Le président américain Donald Trump a soulevé un tollé international en annonçant un plan prévoyant de placer le territoire palestinien sous contrôle américain et d’en expulser les 2,4 millions d’habitants.
L’Arabie saoudite doit accueillir vendredi un mini-sommet arabe pour répondre à ce projet, salué en Israël mais rejeté par les Palestiniens et les pays arabes. L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.211 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte basé sur des données officielles israéliennes et incluant les otages morts ou tués en captivité.
L’offensive israélienne lancée en représailles a fait au moins 48.291 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.