vendredi, avril 11, 2025

L’Europe divisée sur l’envoi de troupes en Ukraine: quels pays y sont favorables et qui est plus réticent?

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Les Européens doivent-ils déployer des troupes en Ukraine pour garantir un éventuel cessez-le-feu ? Cette question était au cœur de la réunion qui s’est tenue hier à Paris, en présence d’une dizaine de responsables européens. Si la France et le Royaume-Uni sont prêts à s’engager militairement, ce n’est pas le cas de l’Allemagne ni de la Pologne. Visiblement, il est bien difficile de parler d’une seule voix face au duo Trump-Poutine.

La réunion convoquée hier à Paris par Emmanuel Macron était en langage diplomatique informel, c’est-à-dire symbolique. Le président de la République a voulu prendre une initiative alors que les États-Unis font feu de tout bois. Le secrétaire d’État américain va rencontrer le ministre des Affaires étrangères russe en Arabie Saoudite.

Quant à l’envoyé spécial de Donald Trump pour l’Ukraine, le général Keith Kellogg, il a déjà vu le secrétaire général de l’OTAN et il sera aujourd’hui à Bruxelles pour discuter avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Il a également prévu de se rendre auprès de l’Ukrainien Volodymyr Zelensky, assurant qu’aucun accord ne lui serait imposé. C’est bien la moindre des choses.

Hier à Paris, il y avait les pays européens disposant d’armées suffisamment puissantes pour pouvoir intervenir en Ukraine. Emmanuel Macron avait été l’an dernier un des premiers à évoquer l’envoi de troupes dans le cadre d’un règlement du conflit. Le Britannique Keir Starmer s’est dit prêt à en faire autant si nécessaire. La Suède a également affirmé ne pas exclure le déploiement de soldats. En revanche, la Pologne a assuré qu’elle n’enverrait pas de militaires en Ukraine, tandis que l’Espagne et l’Allemagne jugent la question prématurée.

Surtout l’Allemagne, d’ailleurs, qui est en pleine séquence électorale. Le scrutin aura lieu dimanche et Olaf Scholz pourrait ne plus être chancelier d’ici quelques jours.

Quant aux Polonais, frontaliers de l’Ukraine et concernés au premier chef par le conflit, ils disposent d’une armée conséquente, 164.000 hommes. Mais ils n’ont pas une expérience récente du combat comme les Anglais ou les Français. Volodymyr Zelensky a déclaré autrefois qu’il faudrait au moins 200.000 hommes pour garantir la paix. Au niveau européen, c’est totalement irréaliste.

L’Europe assez forte sans les États-Unis ? 

Les experts militaires français estiment que les pays de l’Union pourraient au mieux déployer 50.000 hommes, dont 6 à 7.000 Français. On est loin du compte. Il faudrait également assurer la défense aérienne et donc détacher en Ukraine de nombreux avions. Quand on voit que la France n’a pu fournir récemment que 6 Mirages à Kiev, on mesure l’ampleur de la tâche.

Enfin, Français et Britanniques, bien qu’ayant combattu sous leur drapeau en Irak, en Afghanistan ou en Libye, ont besoin de l’assistance américaine en matière de renseignements, de satellites et de cyberdéfense. Il faudra de toute façon travailler avec Washington. Il est difficile de l’admettre, mais dans l’état actuel des choses, l’Europe géant économique reste un nain politique.

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