jeudi, avril 10, 2025

« Pas parce qu’on est vieux qu’on doit rester silencieux »: en Allemagne, le mouvement des « mamies contre l’extrême droite »

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En Allemagne, la montée de l’extrême-droite inquiète certaines franges de la population. Notamment les plus âgés et âgées. D’ailleurs, un mouvement de « mamies contre l’extrême droite » est né dans ce pays, où le parti extrémiste est crédité de 21 % dans les derniers sondages. 

Leurs cheveux blancs comptent moins que leur détermination sans faille : le mouvement des « mamies contre l’extrême droite » fait entendre une voix singulière face à la montée des discours nationalistes et anti-migrants en Allemagne.

Ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on doit rester silencieux 

Leur mission : protéger la démocratie pour les générations futures. Leur emblème : un bonnet en grosse maille souvent tricoté main. On les distingue ainsi nettement dans les manifestations qui ont rassemblé ces dernières semaines des centaines de milliers de personnes, inquiètes du score record que pourrait atteindre le parti d’extrême droite AfD (Aternative pour l’Allemagne) aux élections du 23 février.

Crédité de 21 % dans les derniers sondages, il pourrait décrocher la seconde place aux législatives, derrière les conservateurs CDU/CSU, même si ses chances d’arriver au pouvoir sont nulles faute d’alliés.

Mais les « Omas gegen Rechts » n’ont pas attendu la dernière ligne droite avant le scrutin pour se mobiliser, appliquant ce slogan à la lettre depuis maintenant sept ans : « Ce n’est pas parce qu’on est vieux qu’on doit rester silencieux« . 

Sexagénaires, septuagénaires voire nonagénaires, ces activistes qui ont grandi dans les décennies d’après-guerre travaillées par la mémoire de l’Holocauste se sentent investies d’un devoir.

J’ai eu la chance de vivre en paix et en démocratie pendant 58 ans

« J’ai eu la chance de vivre en paix et en démocratie pendant 58 ans » et « c’est ce que je veux préserver pour mes trois petits-enfants« , dit Gabi Heller, qui anime un groupe d' »Omas » à Nuremberg, grande ville de Bavière (sud).

« C’est une solution facile d’accuser les flux migratoires de tous les maux, mais c’est tout simplement un non-sens total« , ajoute-t-elle, un drapeau de l’organisation sur l’épaule.
Eva-Maria Singer a rejoint le mouvement voici trois ans. « Nous avons été trop naïfs« , constate cette femme de 73 ans rencontrée dans une manifestation à Nuremberg. « Nous pensions, dans ma génération qu’on appelle les soixante-huitards, descendue dans la rue contre la vieille clique nazie et fasciste, l’avoir éradiquée. Mais ce n’est pas vrai, elle repousse« .

Le mouvement des « Omas » a vu le jour en Allemagne en 2018, sur le modèle d’initiatives similaires en Autriche. 

Un an plus tôt, l’AfD, fondée en 2013, venait de faire son entrée au parlement allemand, une césure dans la vie politique du pays.

Au fil des années, le mouvement a grandi et s’est structuré jusqu’à compter une centaine de sections locales dans toute l’Allemagne.

Un premier congrès des Omas gegen Rechts s’est même tenu cet été, en Thuringe, dans le centre de l’Allemagne, un territoire de l’ex-RDA où l’AfD est arrivée en tête des dernières élections régionales et compte de nombreux militants.
 

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