Les autorités vietnamiennes ont rédigé une directive secrète qui considère le commerce et la coopération internationales comme une menace pour la sécurité nationale, a dévoilé vendredi un groupe local de défense des droits humains, qui craint le renforcement de la répression.
« La directive 24 révèle que les dirigeants vietnamiens sont profondément ambivalents au sujet de l’intégration de leur pays avec le reste du monde, et offre un rare aperçu de leur paranoïa », a écrit The 88 Project dans un rapport.
« La directive considère toutes les formes de commerce et de coopération internationales comme des menaces pour la sécurité nationale, et présente un plan troublant pour traiter ces menaces perçues au travers de violations systématiques des droits humains », ont-ils affirmé.
Le texte date de juillet 2023, soit deux mois avant la visite à Hanoï du président américain Joe Biden, qui perçoit le Vietnam comme une alternative commerciale à la Chine.
Le Vietnam, qui s’est développé grâce à la manufacture de produits bon marché, tente de monter en gamme vers des technologies plus avancées via des investissements de l’étranger.
Mais les groupes de défense des droits humains dénoncent depuis longtemps le double discours des autorités communistes qui bâillonnent les voix contestataires tout en se présentant comme un partenaire de confiance sur la scène internationale.
La directive 24 énumère neuf ordres à suivre pour le parti unique et les organisations de l’Etat, notamment pour surveiller la coopération internationale afin « d’empêcher des tentatives d’exercer de l’influence par le biais d’activités économiques, culturelles et sociales qui affectent la sécurité nationale », a relevé The 88 Project.
Le texte couvre également les voyages à l’étranger de Vietnamiens, et demande « la mise en oeuvre stricte » des lois en lien avec la sécurité nationale, au sujet des investissements étrangers et des ONG étrangères présentes au pays.