La transformation entreprise par l’armée belge vise à faire en sorte que la Défense soit « prête à temps pour un éventuel conflit qui se produirait dans les prochaines années », a affirmé mercredi le « patron » des forces armées, l’amiral Michel Hofman, en s’inquiétant de la détérioration générale de la situation sécuritaire dans le monde.
« Ce qui me préoccupe, c’est que la transformation de la Défense belge soit (réalisée) à temps pour être prête pour des conflits potentiels ou des crises (qui se produiraient) dans les prochaines années. Je ne sais pas quand », a-t-il affirmé au cours d’une rencontre avec quelques journalistes au siège de l’état-major général à Bruxelles.
Le chef de la Défense a souligné qu’il craignait que cette adaptation de l’armée à la nouvelle situation géostratégique (conflit en Ukraine, émergence de la Chine, multiplication des menaces, notamment hybrides, …) ‘n’aille pas suffisamment vite » pour faire face aux futurs défis en matière de sécurité.
L’amiral Hofman a ajouté que sa préoccupation était de faire en sorte que la Défense belge soit, dans le futur, avec les programmes de modernisation déjà lancés et ceux, en préparation, à soumettre au(x) prochain(s) gouvernement(s), « plus robuste », en collaboration avec ses partenaires de l’Otan et de l’Union européenne, au nom du partage du fardeau des tâches et des risques, une notion courante en politique étrangère.
Il a clairement évoqué un possible « déraillement de la situation » en Ukraine – qui résiste depuis plus d’un an et demi à l’agression de la Russie, grâce notamment à l’aide occidentale – en fonction des capacités et des « intentions » de la direction russe (le régime du président Vladimir Poutine) à « entreprendre quelque chose contre l’Europe » et le territoire de l’Otan.