La police allemande a mené des perquisitions dans huit États du pays dans le cadre d’une enquête visant les « Reichsbürger », les « Citoyens du Reich », une mouvance extrémiste qui a pris de l’ampleur avec les restrictions sanitaires liées à la crise du coronavirus. Quelque 280 agents des forces de l’ordre ont été déployés lors de cette opération, indique jeudi l’agence de presse allemande DPA. Les complotistes présumés sont suspectés d’avoir cherché à « déstabiliser » les communications d’administrations d’État.
Selon DPA, les suspects, au nombre de 20, sont soupçonnés d’appartenir à une organisation criminelle. Les perquisitions ont été menées dans les Länder de Bavière (sud-est), Bade-Wurtemberg (sud-ouest), de la Hesse (centre), Rhénanie-du-Nord-Westphalie (ouest), du Schleswig-Holstein (nord), de Brandebourg (est), de Hambourg (nord) et de Basse-Saxe (nord-ouest).
« Les suspects sont accusés entre autres d’avoir essayé de bloquer les voies de communication d’autorités publiques (…) en les contactant de façon ciblée et massive », a indiqué le parquet général de Munich dans un communiqué.
L’idéologie des Reichsbürger ne reconnaît pas la république fédérale allemande et prône un retour à l’Empire, tout en rejetant la démocratie. Elle nie aussi généralement l’Holocauste perpétré par les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale.
D’après les estimations des services de renseignement allemands publiées fin 2022, le nombre de sympathisants de ce mouvement a grossi de 2.000 membres en un an pour atteindre un total de 23.000 adeptes environ. Un membre sur trois est considéré comme potentiellement violent.