Le patron de Carrefour Belgique, dans un entretien aux quotidiens De Tijd et L’Echo de vendredi, ne cache pas que les hypermarchés du groupe ne sont pas au mieux, confrontés notamment à des salaires élevés. Il faut trouver une solution, selon lui. « Nous sommes ouverts à une solution, mais nous n’allons pas participer à une baisse des salaires », a réagi Wouter Parmentier, secrétaire de l’ACV-Puls (CNE).
Geoffroy Gersdorff, CEO de Carrefour Belgique, attire l’attention sur les difficultés rencontrées par les magasins intégrés de la chaîne, particulièrement les hypermarchés. « Il faut absolument améliorer cela. Le fait que nos hypermarchés se trouvent dans la commission paritaire 312 est problématique. Le statu quo n’est pas envisageable. » Cette commission propose les salaires les plus élevés de tout le secteur belge du commerce de détail. « Aujourd’hui », le responsable n’a pas l’intention de céder des magasins à des indépendants, comme c’est le cas chez Delhaize.
La CNE n’est guère surprise par ces déclarations. « La direction de Carrefour envoie souvent des signaux sur la mauvaise santé de ses hypermarchés. Il y a eu des tentatives de changements, comme l’abandon du non-food, le recours aux palettes en magasin… Carrefour souhaite aussi réaliser des économies sur les frais de transport du personnel. »
Le syndicat dit être ouvert à une concertation sur la réduction des coûts. « Carrefour peut toujours venir avec une proposition. Nous sommes ouverts à tout. Mais nous n’allons pas participer à une baisse des salaires. Nous voulons parler de la commission paritaire 312, mais alors nous devons aussi évoquer une hausse des salaires dans les magasins indépendants. »
La CNE ne nourrit pas d’inquiétude particulière pour Carrefour. « Ce n’est pas une histoire à la Delhaize. Carrefour croit en son modèle hybride avec des indépendants et des intégrés, et en la concertation sociale », conclut M. Parmentier.