(Belga) Les forces de l’ordre françaises ont démantelé mercredi un campement où vivaient plusieurs centaines de migrants, majoritairement des Kurdes, et situé dans un champ à Grande-Synthe (Nord), a-t-on appris auprès des associations et autorités locales.
Ce démantèlement, « avec le concours de la force publique », a été décidé en application « de la décision du tribunal judiciaire de Dunkerque ordonnant l’expulsion des occupants », a indiqué à l’AFP la préfecture, confirmant une information du journal local La Voix du Nord. « L’intégralité des personnes ont été évacuées, soit plus de 1.000 personnes » et la plupart d’entre elles « sont toujours à Grande-Synthe, sur un ancien campement » à environ 300 mètres de là, a affirmé à l’AFP Marie Chapelle, coordinatrice de l’association d’aide aux migrants Utopia 56. Selon elle, le champ où étaient installés ces migrants est « labouré pour éviter qu’ils se réinstallent ». « C’est scandaleux, c’est du harcèlement. C’est essayer d’épuiser les personnes sans proposer des solutions adaptées », s’est insurgée Mme Chapelle. « On n’arrive pas à comprendre. Pourquoi tout ramasser et les repousser à côté ? À quoi ça sert ? À une époque, au moins, ils faisaient semblant de mettre tout le monde à l’abri, là, il n’y a même pas assez de places », a déploré Claire Millot de l’association Salam. Dans un communiqué daté de lundi dans lequel il reprochait au ministre français de l’Intérieur Gérald Darmanin d’avoir « occulté » les camps de migrants de Grande-Synthe lors de sa venue sur le littoral samedi, le maire de la ville, Martial Beyaert, plaidait pour l’ouverture de centres d’accueil sur le littoral. « Ces lieux de refuge nécessaires à la veille de l’hiver permettraient, premièrement, aux exilés de vivre dans des conditions dignes, mais également de sortir de l’emprise des passeurs », avait affirmé l’édile, demandant également à l’État de « tenir l’engagement pris » quant à « la distribution des repas ». (Belga)