jeudi, avril 10, 2025

« Ne pas faire de bruit »: pendant 2 heures, Christophe s’est caché dans un cagibi du Bataclan pour échapper aux terroristes

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Près de six ans après les faits, la cour d’assises spéciale de Paris va juger vingt accusés, dont Salah Abdeslam, seul survivant du commando qui a semé la mort devant le Stade de France, sur des terrasses de bistrots de la capitale et dans la salle de spectacle du Bataclan.

Face à eux, près de 1.800 victimes. Proches des disparus, blessées ou simplement rescapées, toutes marquées au fer rouge de la terreur, en quête de justice, de vérités et de mémoire.

Ce vendredi soir, l’horreur débute par un carnage évité à Saint-Denis, où trois jihadistes font sauter leur ceinture explosive aux abords du Stade de France, plein à craquer pour un France-Allemagne de football. Ils ne feront qu’un seul mort, un miracle.

Un regard de haine et robotique

L’attaque se poursuit dans les rues de Paris où trois tireurs, dont le chef du commando Abdelhamid Abaaoud, mitraillent les clients de quatre restaurants. Leurs balles tuent 39 personnes. Elle s’achève dans un bain de sang dans la salle du Bataclan, où trois autres jihadistes massacrent méthodiquement à la kalachnikov 90 spectateurs d’un concert de rock, avant d’être abattus par la police ou de se faire exploser.

« Ça commence comme un concert normal, d’un groupe que l’on connaissait bien, que l’on avait vu plusieurs fois en concert. En une fraction de seconde, tout change », se souvient Christophe, rescapé du Bataclan. À plusieurs reprises, Christophe devine le regard de l’un des terroristes. « Un regard de haine et robotique », se rappelle-t-il. Il « a une ceinture avec ses munitions et un fusil. Puis il tire. Je vois son visage, je pense que dans ma tête, quelque chose me dit que c’est un attentat jihadiste ».

On ne sait pas ce qui se passe dehors

Très vite, Christophe cherche une issue pour échapper à l’horreur. Il se retrouve dans une sorte de cagibi, plongée dans le noir quasi total, aux côtés d’autres personnes pendant plus de deux heures. « Quand je suis rentré, ils commençaient à tirer. Et après, il n’y a plus de bruit du tout. Donc pendant ce temps-là, notre esprit divague. On discute un peu mais très peu car on ne veut pas faire de bruit. On ne sait pas ce qui se passe dehors », décrit-il. 

Ce 13 novembre, Christophe perd l’un de ses amis, Vincent. Il a été abattu alors qu’il se trouvait dans la fosse de la salle de spectacle. Aujourd’hui, il est conscient d’avoir échappé au pire. Il garde cependant des séquelles physiques et morales. « Ça sera toujours là et je sais qu’il y aura toujours une fragilité », avoue-t-il. 

Depuis ce drame, il explique souffrir d’une forme « d’hyper vigilance ». « J’ai l’impression d’être un vampire. La nuit, j’arrive à m’endormir mais j’entends tous les bruits: un chat qui se gratte l’oreille, je l’entends. Quand on est dans des immeubles où les gens ne font pas attention au bruit, c’est très compliqué de s’endormir. On sursaute au moindre truc. Ça s’était calmé mais ça revient pas moment. Avec les commémorations ou quand j’ai d’autres soucis, c’est un truc qui ressort », explique-t-il. Être allongé sur le dos, ou sentir son bras droit coincé lui rappelle cette nuit d’horreur.

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