(Belga) Quelque 300 Algériens de la diaspora ont manifesté samedi dans les rues de Genève, en Suisse, pour interpeller l’Onu sur la situation des droits humains dans leur pays, en particulier dans les prisons.
Cette marche s’est déroulée alors que se tient à Genève jusqu’au 13 juillet la 47e session du Conseil des droits humains. « Nous sommes venus dénoncer les arrestations arbitraires, la torture et la répression à cette occasion », a expliqué Assia Guechoud, qui a participé à l’organisation de la marche. « Ces derniers mois, la répression n’a fait qu’augmenter et il y a de plus en plus de témoignages de torture ». Le 11 mai, le Haut-Commissariat de l’Onu aux droits humains s’est dit « de plus en plus préoccupé » par la situation en Algérie où plusieurs droits fondamentaux, comme les droits à la liberté d’opinion et de réunion pacifique, « continuent d’être attaqués », expliquant notamment que des marches d’étudiants avaient été empêchées par les autorités. Déterminé à briser le mouvement contestataire du Hirak, le pouvoir algérien a interdit ses manifestations et multiplie les poursuites judiciaires contre opposants, activistes, journalistes et universitaires. A Genève, les manifestants ont marché jusqu’au siège du Haut-Commissariat, scandant des slogans (« A bas la dictature ») ou chantant « Libérez les prisonniers d’opinion ». « Nous demandons à l’Onu une commission pour enquêter sur la situation des droits de l’homme, notamment dans les prisons, et pour que la Haute-Commissaire Michelle Bachelet fasse plus de pression sur le régime algérien pour libérer les détenus », a expliqué Mme Guechoud. Plus de 300 Algériens sont actuellement en prison en lien avec le Hirak et/ou les libertés individuelles, selon le Comité national de libération des détenus (CNLD), une association de soutien. Le président Tebboune a ordonné dimanche dernier de relâcher des jeunes prisonniers incarcérés pour avoir pris part à des manifestations du Hirak. Mais « seulement 15 des 18 détenus qui devaient être libérés dimanche l’ont été », selon le vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits humains (LADDH), Saïd Salhi. (Belga)