(Belga) Chargée par Joe Biden de l’épineux dossier de l’immigration clandestine, la vice-présidente américaine Kamala Harris s’est rendue vendredi à la frontière avec le Mexique pour un voyage très attendu visant à constater les « effets » de l’afflux record de migrants, après des semaines de critiques des républicains.
Le printemps a été marqué par des records d’arrestations à la frontière sud des Etats-Unis. En mai, encore quelque 180.000 personnes avaient été interpellées après l’avoir traversée clandestinement, un nouveau plus haut depuis 15 ans. « Le président et moi sommes absolument engagés à nous assurer que notre système migratoire fonctionne et qu’il soit humain, et j’estime réellement que nous faisons des progrès en ce sens », a déclaré la vice-présidente en visite dans la ville texane d’El Paso, alors que le nombre d’arrivées tend à baisser lors des mois chauds de l’été. Pour sa première mission internationale, début juin, Kamala Harris s’était rendue au Guatemala et au Mexique en disant vouloir s' »attaquer aux causes » de l’afflux de milliers de migrants depuis cette région. Cette fois, la vice-présidente comptait « constater les effets de ce que nous avons vu en Amérique centrale ». « Si vous voulez régler un problème, vous ne pouvez pas juste vous occuper des symptômes, il faut que vous compreniez ce qui l’a provoqué », a-t-elle martelé vendredi, en réponse aux critiques des républicains qui lui reprochent d’avoir trop tardé à se rendre à la frontière. Kamala Harris a expliqué avoir choisi El Paso notamment parce que c’est dans cette ville frontalière du Mexique que l’administration Trump avait dévoilé sa « politique de séparation des enfants ». « Et nous en avons vu les effets désastreux ici-même », a-t-elle affirmé. Sous la présidence Trump, près de 4.000 enfants migrants ont été séparés de leurs familles. Plus de 2.000 n’avaient toujours pas encore retrouvé leurs proches début juin. Si elle avait, à l’occasion de son voyage au Guatemala, exhorté les migrants à ne « pas » venir aux Etats-Unis, pour les républicains cela ne fait aucun doute: Joe Biden et sa vice-présidente ont provoqué un appel d’air en promettant une politique migratoire plus « humaine » que celle de Donald Trump. Le milliardaire se rendra justement mercredi au Texas pour visiter la zone frontalière avec le Mexique où a lieu, selon lui, la « pire crise » dans l’histoire du pays. (Belga)