(Belga) Les chefs d’État et de gouvernement de l’UE ont condamné lundi, lors d’un sommet à Bruxelles, les activités « illégales, provocatrices et déstabilisatrices » de la Russie à l’encontre de l’Union, de ses États membres et de pays tiers.
Aucun lien n’est fait, dans les conclusions du Conseil, avec le déroutement de l’avion Ryanair Athènes-Vilnius qui a permis aux autorités bélarusses d’arrêter le journaliste et militant d’opposition Roman Protassevitch, ainsi que sa compagne russe Sofia Sapega. Mais le président du Conseil Charles Michel y a fait une allusion indirecte dans sa conférence de presse: « nous ne tolérerons pas de jouer à la roulette russe avec la vie de civils innocents », a-t-il lancé lors d’une nouvelle condamnation de ces événements. Les Vingt-sept réaffirment leur soutien à des « partenaires orientaux », parmi lesquels on devine l’Ukraine, aux frontières de laquelle le président russe Vladimir Poutine a amassé des troupes au mois d’avril. Les cyber-attaques attribuées à la Russie font aussi partie des actions déstabilisatrices régulièrement dénoncées par l’Union européenne. Les dirigeants européens affirment également leur solidarité envers la République tchèque, qui a été placée par Moscou sur une liste de pays ayant commis des « actes inamicaux », où elle figure seule avec les États-Unis. Prague accuse la Russie d’avoir orchestré une explosion mortelle sur son territoire en 2014. Début mai, la Russie a en outre interdit l’entrée sur son territoire à huit responsables européens, parmi lesquels le président du Parlement européen David Sassoli, la vice-présidente de la Commission Vera Jourova, le procureur de Berlin Jörg Raupach, au lendemain de l’adoption par le Parlement européen d’une résolution dénonçant les actions de Moscou et réclamant des sanctions économiques et politiques. Les Vingt-sept, qui entretiennent des relations diverses avec Moscou, se sont donné rendez-vous au sommet de juin prochain pour examiner un rapport sur les relations politiques UE-Russie, que prépare le Haut représentant Josep Borrell. La perspective d’un changement de cap de l’UE vis-à-vis de la Russie ne ressort cependant pas des conclusions du sommet, qui renvoie aux cinq principes directeurs adoptés par l’Union en 2016. Ces principes prévoient d’exiger la mise en ?uvre complète des accords de Minsk (pour les situations en Crimée et dans le Donbass), resserrer les liens avec les partenaires orientaux et les pays d’Asie centrale, renforcer la résilience de l’UE face aux menaces russes, y compris les menaces hybrides, mener un dialogue sélectif avec la Russie sur certaines questions internationales où l’UE a un intérêt clair (Iran, Proche-Orient, etc.) et soutenir la société civile russe. (Belga)