mardi, mars 25, 2025

Une famille tuée à coups de pied de biche, un prétendu trésor: 4 ans après, le mystère dans l’affaire Troadec reste entier

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Une famille tuée à coups de pied de biche, quatre corps dépecés et brûlés, des lingots d’or introuvables… Quatre ans après les faits, l’affaire Troadec semble davantage relever du « délire paranoïaque » que de la guerre d’héritage.

Le 23 février 2017, quand Martine V. contacte la gendarmerie, cela fait plusieurs jours qu’elle n’a pas de nouvelles de sa soeur et de son beau-frère, Brigitte et Pascal Troadec, 49 ans tous les deux. Leurs enfants Charlotte (18 ans) et Sébastien (20 ans) restent eux aussi injoignables.

La police se rend au domicile familial, un pavillon d’Orvault, dans la banlieue nantaise, et y découvre des traces de sang. Plusieurs membres de la famille orientent immédiatement les enquêteurs vers Hubert Caouissin et sa compagne Lydie Troadec, respectivement beau-frère et soeur de Pascal Troadec.

Dès le lendemain, les deux suspects sont placés en garde à vue mais nient toute implication dans la disparition des Troadec avec lesquels ils sont en conflit depuis 2014. Au coeur de la dispute: une histoire de lingots d’or.

Entendue peu après, Renée Troadec, mère de Pascal et Lydie, explique en effet que son mari lui avait confié avoir trouvé des pièces et lingots d’or dans la cave de leur ancien logement à Brest. Ce trésor, qu’elle n’a jamais vu, aurait ensuite été caché dans le grenier de sa maison. Reprochant à Pascal d’avoir dérobé le magot, elle a coupé les ponts avec lui.

ADN sur un verre

L’enquête se poursuit et, le 3 mars, l’ADN d’Hubert Caouissin est découvert sur un verre dans la cuisine des Troadec. A nouveau placé en garde à vue, il passe aux aveux et raconte aux policiers s’être rendu chez les Troadec dans la nuit du 16 au 17 février pour chercher « des informations » sur le différend qui les oppose. Assailli par la famille dès son entrée dans le garage, il les aurait tués l’un après l’autre, à coups de pied de biche, pour se défendre.

« Il maintient » cette version, explique son avocat Me Thierry Fillion. « Mais je lui ai déjà dit que je ne plaiderai pas la légitime défense. Si on veut éviter la perpétuité, il faut qu’il gagne une part de crédibilité ».

Dans les jours qui suivent le crime, M. Caouissin fait plusieurs allers-retours entre sa ferme de Pont-de-Buis (Finistère) et Orvault pour ramener les corps et nettoyer la maison. Lors d’un de ses passages à Orvault, il manque de se faire surprendre par une patrouille de police.

Corps « en tout petits morceaux »

A Pont-de-Buis, cet ouvrier chaudronnier de l’arsenal de Brest, aujourd’hui âgé de 50 ans, travaille « comme un forcené » pendant deux jours et demi, dans un hangar, pour dépecer minutieusement les corps au couteau de cuisine. Les muscles et les viscères sont jetés dans les ronciers, dans l’espoir qu’ils soient mangés par des animaux sauvages. Les os, la peau et le gras sont incinérés dans la chaudière et les crânes brûlés puis enfouis sur une plage pour que la marée les emporte.

« Les légistes disent qu’il a fait un travail de quasi professionnel », décrit Me Olivier Pacheu, avocat des parties civiles. « Il les a tués, découpés en tout petits morceaux. C’est une annihilation complète. On ne retrouve presque rien: un utérus, un morceau de foie, de pancréas. C’est fou. »

Pendant qu’Hubert procède à ce découpage macabre, Lydie fait des courses et s’occupe de leur fils Henri, huit ans, chargé de guetter les informations sur BFMTV dans la maison voisine.

Au terme de leur garde à vue, Hubert et Lydie sont incarcérés et Henri placé en famille d’accueil. Et après plus de trois ans d’investigations en France et à l’étranger, les fameux lingots d’or restent introuvables.

« C’est une fable inventée par Hubert Caouissin » pour justifier ses crimes, estime même Me Cécile de Oliveira, avocate des parties civiles.

Rien ne permet d’attester leur existence d’après les juges d’instruction qui voient dans le « délire avéré de persécution » d’Hubert Caouissin un éventuel mobile. M. Caouissin sera jugé par les assises de Loire-Atlantique du 21 juin au 9 juillet pour meurtres suivis d’un autre crime. Lydie Troadec comparaîtra elle pour recel de cadavres et modification des preuves d’un crime.

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