Le marché automobile français a baissé de 5,85% au mois de janvier, toujours affecté par la crise sanitaire, selon les chiffres publiés lundi par le Comité des constructeurs d’automobiles (CCFA).
Avec 126.381 immatriculations, le marché français des voitures particulières neuves recule par rapport à un mois de janvier 2020 déjà mauvais, et qui comptait deux jours ouvrés de plus.
Une fois corrigé de cet effet calendaire, le recul de janvier 2021 se transforme en hausse de 3,6%, souligne le cabinet AutoWays. On peut voir un autre maigre signe reprise dans les ventes d’utilitaires légers (moins de 5,1 tonnes), qui est en hausse de 18,4% à nombre de jours ouvrés comparable.
« Il n’y a pas de révolution, on est encore dans un marché très fragile », a déclaré à l’AFP François Roudier, du CCFA. « L’année 2021 commence de façon très délicate, liée aux précautions sanitaires ».
Les marques françaises sont particulièrement touchées en janvier avec une baisse de 10,88% pour Peugeot sur un an (26.063 véhicules vendus), 20,95% pour Renault (18.881) et 21,24% pour Citroën (12.314).
Dacia, une marque du groupe Renault, connaît un excellent mois (+95,1% à 11.417 véhicules) avec la livraison de sa nouvelle Sandero.
Du côté des marques étrangères, le mois de janvier a été contrasté. Le groupe Volkswagen est en hausse (+5,20%) tout comme le groupe BMW (+1,95%) tandis que le groupe Toyota accuse une baisse de 8,29%. Ford progresse de 10,88%, tandis que Fiat Chrysler recule de 18,40%.
« Le recul est limité en janvier », a analysé Éric Champarnaud d’Autoways dans un communiqué. « Mais les délais de vaccination, le rebond épidémique et le durcissement des mesures sanitaires – a fortiori un éventuel reconfinement – vont possiblement nous conduire à revoir à la baisse notre prévision jusqu’ici fixée à +15% et 1,9 million d’immatriculations pour l’ensemble de l’année 2021 ».
Torpillées par la crise sanitaire, les ventes d’automobiles neuves en France ont baissé en 2020 de 25,5% par rapport à 2019, retombant à leur niveau de 1975 avec un peu plus de 1,65 million de véhicules particuliers vendus.
En janvier 2021, la révolution est à chercher du côté des motorisations: poussés par les primes, les ventes d’hybrides ont doublé sur un an et représentent désormais 22% des ventes sur le marché, avec 28.262 immatriculations, soit presque autant que le gazole (25%).
Les électriques, dont le marché explosait, ont fait une pause, avec des ventes en baisse de 41% en janvier et seulement 6.469 immatriculations. « En 2020, les importants volumes de ventes s’expliquaient notamment par le report voulu par les constructeurs pour atteindre les objectifs d’émissions de CO2 », explique AAAData. Cette baisse peut également s’expliquer par des retards de livraison, notamment sur les modèles phares comme la Renault Zoé et Nissan Leaf.
Les ventes de véhicule d’occasion sont en légère baisse (-4% avec 484.099 immatriculations en janvier) par rapport à un mois de janvier 2020 exceptionnel, mais les véhicules de 10 ans et plus connaissent une augmentation de 2%. « Dans ce contexte de crise sanitaire et économique, les Français sont nombreux à anticiper une baisse de leur pouvoir d’achat », souligne le cabinet AAAData.