Des centaines de partisans des rebelles Houthis ont manifesté mercredi dans la capitale du Yémen, Sanaa, pour protester contre le classement de ce groupe d’insurgés comme « terroriste » par l’administration américaine sortante de Donald Trump, au lendemain de l’entrée en vigueur de cette décision.
La manifestation intervient le jour de l’inauguration du nouveau président des Etats-Unis Joe Biden. Son futur secrétaire d’Etat, Antony Blinken, a promis mardi de « réexaminer immédiatement » cette décision, en raison notamment des craintes d’aggravation de la crise humanitaire dans ce pays pauvre et en guerre depuis six ans.
« Nous sommes ici pour dire que les Etats-Unis sont la mère du terrorisme et qu’ils n’ont pas le droit de classer quiconque comme terroriste », a dit à l’AFP un manifestant lors de la mobilisation qui a compté des centaines de participants.
« L’agression contre le peuple yéménite par les administrations américaines continue », a déclaré à l’AFP Hizam al-Assad du bureau politique des Houthis, assurant que les dirigeants du mouvement allaient « certainement » répondre à la décision de l’administration Trump.
L’arrivée à la Maison Blanche de Joe Biden pourrait néanmoins renverser la situation, son futur secrétaire d’Etat ayant promis devant le Sénat de « réexaminer » cette décision afin de ne « pas entraver l’acheminement de l’aide humanitaire ».
Le conflit au Yémen oppose depuis six ans les rebelles Houthis, soutenus par l’Iran, aux forces loyales au gouvernement, appuyées depuis 2015 par une coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite.
Il a provoqué, selon l’ONU, la pire crise humanitaire en cours dans le monde, faisant des dizaines de milliers de morts, des millions de déplacés et une population au bord de la famine.