samedi, avril 12, 2025

Le professeur Paty désigné à son meurtrier pour de l’argent par des élèves

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(Belga) Samuel Paty, l’enseignant décapité vendredi dans un attentat islamiste, avait été désigné à son meurtrier peu avant le drame par des collégiens en échange de 300 à 350 euros, a déclaré mercredi le procureur antiterroriste, précisant que sept personnes étaient présentées à un juge pour « complicité d’assassinat terroriste ».

Deux mineurs de 14 et 15 ans font partie de ces sept personnes. Ils sont accusés d’avoir désigné l’enseignant à l’assaillant, devant le collège en échange d’une somme d’argent, a dit Jean-François Ricard. « A son arrivée aux abords du collège vers 14h00, Abdullakh Anzorov cherchait à identifier sa victime et abordait pour ce faire un élève pour une somme de 300 à 350 euros », a raconté M. Ricard. Deux collégiens ont alors donné une description physique de la victime au tueur et sont restés à ses côtés. Peu avant 17h00, « plusieurs adolescents en lien avec les premiers ont désigné à l’assaillant Samuel Paty au moment où il sortait du collège », a ajouté le procureur. Juste après avoir « remis le reliquat de la somme » promise au collégien, l’assassin s’est lancé sur les traces du professeur. Selon le procureur, Abdoullakh Anzorov avait fait savoir aux deux premiers collégiens qu’il voulait « humilier et frapper » Samuel Paty et « l’obliger à demander pardon » pour avoir montré des caricatures du prophète Mahomet. « Poursuivre de jeunes mineurs dans un dossier terroriste n’est pas une chose inédite mais interroge », a-t-il déclaré. Parmi les autres personnes présentées au juge antiterroriste, figurent un parent d’élève, Brahim C., et un militant islamiste, Abdelhakim Sefrioui, qui avaient « nommément désigné le professeur comme cible sur les réseaux sociaux ». Brahim C. avait posté plusieurs vidéos dans lesquelles il « tenait des propos menaçants » à l’égard de Samuel Paty au sujet d’un cours sur la liberté d’expression auquel avait, disait-il, assisté sa fille. Celle-ci faisait bien partie d’une classe à laquelle cet enseignant a dispensé un cours sur la liberté d’expression, le 6 octobre, mais elle était absente ce jour-là car malade, selon le procureur. En marge de ces vidéos, Brahim C. avait été en contact par messages avec l’assaillant. Cet attentat s’inscrit dans un « contexte d’appels aux meurtres » lancés depuis la republication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo début septembre avant l’ouverture du procès sur les attentats de janvier 2015 à Paris, selon M. Ricard. Il a ainsi évoqué une attaque au hachoir perpétrée le 25 septembre devant les anciens locaux du journal satirique et « trois communications » d’Al-Qaïda et de sa branche yéménite qui incitaient au « meurtre » des personnes à l’origine de la rediffusion de ces dessins. « Une quinzaine d’enquêtes » pour des faits d' »apologie du terrorisme », de « menaces de mort » ou de « provocation » au crime ont été ouvertes depuis l’assassinat du professeur, a par ailleurs annoncé le parquet de Paris. (Belga)

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