(Belga) Pour la première fois en 10 ans, la vente de bière dans l’horeca a légèrement augmenté en Belgique, de 1,3% en 2019 par rapport à 2018. Les brasseurs belges n’ont cependant pas fanfaronné longtemps puisque, cette année, les cafés et restaurants n’ont rouvert que le 8 juin après près de trois mois de fermeture en raison de la crise du coronavirus. Sur les cinq premiers mois de 2020, la consommation de bière en Belgique a d’ailleurs baissé de 30%, selon les dernières estimations fournies par la fédération des Brasseurs.
Dans le détail, le secteur observe une baisse dans l’horeca de 56% et de 6% dans la grande distribution. « Il est difficile d’estimer à ce stade-ci l’impact total pour 2020 mais il est clair que la baisse de nos volumes et de notre chiffre d’affaires sera sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale », a commenté Jean-Louis Van de Perre, président des Brasseurs belges. Ce dernier déplore que le « superkern » n’ait pas repris les boissons alcoolisées dans sa décision d’octroyer une baisse de la TVA à 6% aux établissements horeca jusqu’à la fin de l’année. « Pour les petits cafés de village, la bière constitue une part importante du chiffre d’affaires », souligne-t-il, ajoutant que certains avaient renoncé à ouvrir le 8 juin. « Ces établissements sont notre principal souci ces prochains jours. L’espace y est souvent réduit, sans véritable terrasse, avec des gens qui apprécient se tenir au comptoir… Peut-être faudrait-il songer à un assouplissement des mesures pour ces petits cafés? », ajoute M. Van de Perre. Concernant les exportations de bière belge, la fédération constate un « sérieux ralentissement », mais ne dispose pas encore de chiffres précis pour début 2020. Les ventes à l’étranger sont d’une importance cruciale pour le secteur qui écoule désormais près de 3/4 de sa production hors de ses frontières. La Belgique demeure depuis 2 ans le premier exportateur européen de bière avec 18,1 millions d’hectolitres, une hausse de 9,2% par rapport à 2018. Les brasseurs belges redressent légèrement la tête aux Etats-Unis (+0,8%), après une baisse de 12% entre 2017 et 2018. L’Amérique du Nord constitue une destination de choix pour les bières belges puisque le Canada devient le deuxième pays hors UE à les importer. Il devance la Chine qui a connu un sérieux recul (-34%) en un an. « Il n’y a pas péril en la demeure pour la Chine, mais c’est une affaire à suivre. Le Covid a débuté en décembre là-bas, et la concurrence y est de toute façon très rude avec la présence de brasseurs allemands et néerlandais », pointe M. Van de Perre. En Belgique, la consommation a légèrement augmenté (+0,2%) l’an dernier, à 7,035 millions d’hectolitres, un résultat honnête compte tenu d’un été 2019 beaucoup moins riche en événements sportifs que 2018. Si l’horeca a progressé, la grande distribution baisse légèrement (-0,3%). Concernant le type de bière, après une légère progression entre 2017 et 2018, la pils reprend sa descente (-0,2%) alors que les bières de dégustation (blonde forte, pale-ale, régionale…) enregistrent une belle progression (+17% en un an) pour approcher le million d’hectolitres, certes encore loin des 4,7 millions d’hectolitres de pils. Le nombre de brasseries a encore augmenté passant de 304 à 340 structures. Actuellement, la fédération n’a pas à déplorer la faillite d’un de ses membres. « Mais une seconde vague de coronavirus n’épargnerait sans doute pas l’un ou l’autre acteur en difficultés », avertit M. Van de Perre. (Belga)