(Belga) Le coprésident de l’extrême droite allemande Jörg Meuthen souhaite que son parti se sépare de sa frange la plus radicale baptisée « l’Aile » et récemment placée sous surveillance policière, a-t-il annoncé dans la presse allemande.
« Tout le monde sait que l’Aile et ses principaux représentants nous coûtent des votes massifs auprès de l’électorat bourgeois », a-t-il estimé dans une interview mercredi au média en ligne conservateur Tichys Einblick. Une division en deux partis pourrait probablement toucher plus d’électeurs que dans la « constellation actuelle, si l’on est honnête, encline à des conflits permanents », a expliqué M. Meuthen, qui dirige l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) avec le député Tino Chrupalla. Sa proposition se veut une « contribution à un débat sur la stratégie, que nous devrions mener avec un esprit ouvert », a déclaré M. Meuthen à l’agence allemande DPA, affirmant avoir reçu plusieurs soutiens à cette idée au sein de son parti. Mi-mars, le chef de file de l’Aile, Björn Höcke, avait cédé aux injonctions de la direction de l’AfD, qui lui avait demandé de dissoudre cette mouvance représentant environ un cinquième des adhérents du parti, soit environ 7.000. La pression sur cette frange radicale a été accrue récemment à la suite de la décision du Renseignement intérieur allemand de la placer sous surveillance policière, en raison du danger qu’elle représente pour l’État. Cette sanction est intervenue dans un contexte de regain du terrorisme d’extrême droite, avec trois attentats commis en moins d’un an. Le dernier en date a été commis en février à Hanau, près de Francfort, par un tireur complotiste qui a tué neuf personnes, toutes d’origine étrangère, avant de se suicider. L’AfD a été accusée dans la foulée d’avoir encouragé par ses diatribes anti-migrants ces différents attentats. Cette mouvance d’extrême droite représente le « principal » danger pour la démocratie du pays, 75 ans après la fin du nazisme, selon les services de renseignement. Björn Höcke lui-même, chef de file du parti AfD en Thuringe, a récemment été à l’origine d’une crise politique majeure dans le pays après avoir tenté de faire alliance avec la droite modérée de la chancelière Angela Merkel. Cet homme de 47 ans et ses partisans remettent en particulier en cause la culture de repentance de l’Allemagne pour les crimes nazis. (Belga)